Ghostface Killah / Théâtre Telus, Le Cercle : Chargé à bloc
Musique

Ghostface Killah / Théâtre Telus, Le Cercle : Chargé à bloc

Loin de ralentir la cadence malgré la mi-quarantaine, le légendaire rappeur américain Ghostface Killah connaît présentement l’année la plus chargée de sa carrière. 

Si beaucoup de ses homologues préfèrent surfer sur leur passé plutôt que de constamment proposer du nouveau matériel, Ghostface Killah, lui, ne tient rien pour acquis et multiplie les projets cette année.

En plus de Sour Soul, sa collaboration avec le trio jazz torontois BadBadNotGood, qui profite d’un engouement palpable depuis sa parution le mois dernier, le prolifique rappeur du Wu-Tang Clan compte proposer deux albums solos (Twelve Reasons to Die II et Blue & Cream: The Wally Era) et un album collaboratif, cette fois avec le légendaire MF Doom.

Ajoutez à ça la préparation d’un album en duo avec Killah Priest, un précieux coup de main à son comparse Raekwon pour son retour sur disque et, finalement, des spectacles un peu partout sur la planète, notamment une mini-tournée canadienne déjà en branle qui s’arrêtera à Montréal et à Québec dans quelques jours, et vous obtenez l’année passablement occupée que Ghostface s’apprête à passer.

«Je m’embarque dans absolument tous les projets que j’ai envie de faire», explique le rappeur, joint par téléphone quelques heures avant un spectacle à Calgary. «Avec les années, je me suis rendu compte que plus je m’investis dans la musique, plus je suis en mesure d’analyser mes erreurs, et donc de grandir artistiquement. Ça devient mon moteur de création.»

Reste qu’une production aussi substantielle en seulement quelques mois relève de l’exploit.

Près de 25 ans après avoir enregistré sa première cassette, Ghostface peut maintenant tirer profit de son expérience et, ainsi, écrire avec une rapidité plus soutenue. «Tout ce dont j’ai besoin pour créer, c’est d’un endroit tranquille, propre, avec un système de son», indique-t-il. «Après ça, j’écris comme je le sens, sans me poser de questions. Pour Sour Soul, par exemple, j’ai reçu les beats, puis j’ai écrit tout ce qui me passait par la tête. Quand la musique est vraiment bonne, l’inspiration vient toute seule.»

 

«Je ne peux pas dire que j’en suis satisfait…»

En revanche, ce n’est pas tous les projets parus dernièrement qui le rendent aussi fier.

En plus d’avoir obtenu un accueil plutôt tiède, autant du côté de la critique que du public, A Better Tomorrow, le dernier album de Wu-Tang Clan paru en décembre dernier, a été ponctué par des différends considérables quant à sa direction musicale, entre le rappeur Raekwon et le maître d’œuvre RZA, notamment.

Sans totalement désapprouver le sixième album de son groupe, Ghostface ne semble pas particulièrement enthousiaste quand on lui en parle. «L’album est ce qu’il est…», dit-il, vaguement, avant de prendre une longue pause.

«Je ne peux pas dire que j’en suis satisfait, mais bon, je crois avoir fait ce que j’avais à faire. Maintenant, je n’y peux rien. Tout ce que je veux, c’est me concentrer sur ma propre musique. Je vais laisser les gens juger eux-mêmes de ce qui est bon ou pas.»

Loin d’être complètement amer, le rappeur, qui aura 45 ans le mois prochain, est toutefois capable de reconnaître l’impact que son groupe a eu sur l’histoire du hip-hop américain. «Même si, à la base, nous étions simplement une bande de rappeurs qui cherchait à propager sa musique dans les rues de la ville, je crois qu’on a été capable de connecter avec les gens», observe-t-il.

«Je crois qu’on a réussi, à notre façon, à enrichir le hip-hop d’un certain savoir.»

 

Vendredi 3 avril à 21h

Théâtre Telus (Montréal)

(Autres artistes invités: GZA & Cappadonna, DJ Merciless, Lord Fury et Killah Priest)

 

Mardi 7 avril à 20h

Le Cercle (Québec)

(Autres artistes invités: GZA & Cappadonna, Killah Priest, Scrwg Scrilla Da Godz, The Moon Crickets, Dj Mercilless et Lord Fury)