Déjà 5 ans pour Pouzza Fest: Hugo Mudie nous en parle
Musique

Déjà 5 ans pour Pouzza Fest: Hugo Mudie nous en parle

Le festival punk-rock par excellence s’installe au centre-ville de Montréal les 15-16-17 mai, cette fois-ci avec une grande scène extérieure.  Entretien avec son fondateur Hugo Mudie.

VOIR: C’est déjà la 5e année pour Pouzza Fest. Quelles sont les nouveautés?

Hugo Mudie: Je dirais qu’il y a plus un accent sur la scène extérieure cette année. On a décidé de ne pas faire de spectacles au Club Soda, mais de faire des spectacles un peu plus gros sur une scène extérieure, pour le spirit et l’ambiance; essayer de faire quelque chose de plus trendy. C’est cool de prendre un peu possession du centre-ville – déjà avec 3000-4000 punks de salle en salle c’est cool – mais avec un site extérieur c’est encore plus cool. C’était un peu ça notre but depuis longtemps. On est allé lentement avec la Ville, on a fait juste un petit événement pour enfants, puis un peu plus gros. On pourrait faire quelque chose de ben plus gros, mais on y va tranquillement pour ne pas choquer la population ou les festivaliers.

VOIR: Cette scène est bien située en plus [coin Maisonneuve/Clark], elle devrait attirer des curieux et des touristes.

Hugo: Oui. Le premier soir, c’est Joey Cape, Drag The River et mon band Miracles, un peu plus folk mollo, n’importe qui pourrait aimer ça. Le 2e soir, c’est The Beatdown, The Planet Smashers et un band d’Australie de ska-reggae qui s’appelle The Resignators. Ce sera super friendly pour les gens qui ne sont pas nécessairement initiés au Pouzza Fest, les passants.

VOIR: Le volet familial semble prendre de l’ampleur chaque année. Ça fonctionne bien, donc?

Hugo: C’est une des choses qui nous démarquent. Les gens aiment ça. J’ai des enfants et mes amis autour on tous des enfants aussi. Tout le monde nous aide autour de nous donc on se dit que tant qu’à faire, on va leur donner au moins la chance de venir avec leurs enfants et triper. Ça dure quelques heures avec des groupes, des mascottes, des jeux gonflables et des activités.

VOIR: Par rapport à la programmation, il y a Guerilla Poubelle, entre autres. Ça risque d’être un gros party.

Hugo: Oui, surtout que c’est les dix ans de l’album Il faut repeindre le monde en… noir!, qu’ils joueront intégralement pour l’occasion. C’est le seul spectacle anniversaire qu’ils font pour cet album-là. Ils viennent juste pour ça, ils ne font pas de tournée.

VOIR: C’est quoi tes plus belles prises dans la programmation 2015?

Hugo: Le band que je suis le plus content d’avoir c’est The Muffs parce que c’est vraiment un de mes bands préférés. J’essayais depuis la première année de les avoir, mais j’avais de la misère à les rejoindre. Je voyais qu’ils faisaient des spectacles en Californie donc je me disais que c’était possible. Cette année, ç’a a fonctionné donc je suis super content. J’écoute ça depuis que j’ai 15-16 ans et je les ai jamais vus donc c’est vraiment un coup de coeur personnel.

Sinon, à découvrir, y’a Beach Slang que tout le monde est ben excité de voir. Ça vient de Philadelphie. Ça joue le même soir que Solids, qui est aussi un bon coup puisque son seul spectacle à Montréal cet été est au Pouzza et le groupe est devenu incontournable.

VOIR: Y’a des groupes locaux moins connus qui ont l’opportunité de se faire connaître au festival aussi, j’imagine?

Hugo: Oui, on a toujours beaucoup cru en ça. J’essaie tout le temps de mettre des groupes locaux sur des gros spectacles. Je trouve ça le fun que les groupes puissent rencontrer leurs idoles ou encore des partenaires probables de tournée. J’essaie de créer des liens et une communauté. C’était un peu ça le but quand on a parti Pouzza. Ça faisait un petit bout que j’étais déconnecté de la communauté punk parce que mes bands étaient très actifs et j’étais beaucoup là-dedans et pas trop dans ce qui se faisait ailleurs. Quand mes bands ont slacké, j’en ai profité pour essayer de ressouder ça et que le monde collabore ensemble, de mettre une espèce de point de repère pour la scène montréalaise ou québécoise, que les bands peuvent se dire: «au moins, y’a le Pouzza où on peut jouer ou essayer de teamer pour des tournées autour de ça». Ça semble marcher, les bands commencent à trouver que c’est un incontournable à Montréal de jouer au Pouzza.

VOIR: En 5 ans, le festival a grossi. Vous n’avez pas le choix d’ouvrir les valves pour offrir toutes sortes de musiques, pas juste du punk?

Hugo: Je ne crois pas trop aux divisions de style. Y’a pas vraiment de critères pour le festival dans le fond. Il faut avoir un pied dans le punk. Si y’a un band totalement country qui a un membre issu du punk ou s’il y a un esprit DIY au groupe ou si les racines du groupe sont punk, par exemple, c’est accepté, plus que dans le son. Y’a du bon dans plein d’affaires. On est très ouvert.

On a atteint une grosseur qu’on trouve cool. On essaie juste de le faire le mieux possible dans ce contexte-là. On n’a pas atteint le nombre maximum de festivaliers pour être confortable donc on va continuer à le promouvoir et essayer de l’améliorer et si on atteint la capacité complète, on verra, mais notre but n’est pas de grossir ou prendre une part de marché, c’est d’offrir quelque chose de l’fun pour les gens.

Le 5e Pouzza Fest, du 15 au 17 mai à Montréal // pouzzafest.com