Mutek pour tous: retour sur les deux premiers jours de l'événement
Musique

Mutek pour tous: retour sur les deux premiers jours de l’événement

Confortablement installé dans deux salles du Musée d’art contemporain, Mutek lançait mercredi dernier une 16e édition remplie de nouveautés. Rappelons qu’il y a un an, l’événement s’était rebaptisé EM15 pour offrir aux festivaliers une fusion temporaire avec «l’autre festival de musiques électroniques» Elektra. Même s’il semble ne rester de cette association spéciale que les verres en plastique réutilisables vendus au bar, on constate déjà que Mutek continue d’évoluer et d’aller chercher de nouveaux publics. Et le meilleur est encore à venir.

Une série gratuite variée

Côté propositions gratuites, il y a de quoi s’occuper cette semaine. La série Expérience de Mutek s’est installée sur le Parterre du Quartier des spectacles (devant la Maison symphonique). Par exemple, jeudi, la formule 5 à 9 mettait en vedette l’artiste canadien Mathew Jonson. Malgré un ciel menaçant, la foule était nombreuse pour voir ce populaire producteur techno de la Colombie-Britannique. Sans avoir à dépenser un sou.

Au cours des prochains jours, plusieurs autres performances Expérience intéressantes sont au programme, qui culminera dimanche avec Adrian Sherwood, Daniel Bell et Kode9. Peut-être moins grand public, mais tout aussi gratuites et dignes d’intérêt sont les activités diurnes présentées au Centre Phi (Digi_section) et les soirées Play dans le sous-sol du MAC – qui se tiendront vendredi et samedi seulement, sous les thématiques «Dada Salon» et «Retro Tech-Nacular».

Nocturnes

Organisée à la salle principale du Musée d’art contemporain, la soirée d’ouverture (Nocturne 1) présentait un triplé extrêmement intéressant et relevé: James Holden, Boundary et Ten Walls. Accompagné d’un batteur, le producteur britannique James Holden a livré une performance captivante (et beaucoup moins pop que ce qui l’a fait connaître!): on a pu y entendre des adaptations de la majorité du contenu de The Inheritors, paru en 2013. En constante évolution, Boundary, le projet de notre très estimé créateur local Poirier, a aussi connu un vif succès. Quand je suis partie (ravie), peu avant l’arrivée du musicien lithuanien Marijus Adomaitis (aka Mario Basanov, aka Ten Walls), les «mutekeurs» étaient déjà assez euphoriques merci. Il y avait de la magie dans l’air, mes amis.

Jeudi, le lendemain d’une ouverture si réussie, je n’ai pu m’empêcher de trouver la programmation un peu molle en début de soirée. L’ambiance était davantage à la fascination tranquille (ou à l’ennui, désolée) qu’à l’effervescence de la veille. De Nocturne 2, je retiendrai surtout les grosses bombes sonores du duo formé par Takami Nakamoto et le batteur Sébastien Benoits. Leur performance audiovisuelle intitulée Reflections, son intensité rythmique et ses 32 DEL sur des pieds de micro m’ont fait le plus grand bien, tout juste après les expérimentations plus délicates de la Russe Dasha Rush et après ma «sieste électronique» sur la trame de Fake_Electronics.

Mutek remet ça ce soir au MAC (Nocturne 3) et au Métropolis (Metropolis 1), deux programmes qui devraient frapper très fort – le corps, les yeux et les oreilles.

Mutek se poursuit dans le Quartier des spectacles et au Centre Phi jusqu’au 31 mai 2015.

mutek.org