The Fleshtones : Juste pour le fun
Musique

The Fleshtones : Juste pour le fun

Les Fleshtones ont défié l’usure du temps tout simplement parce qu’ils s’amusent toujours autant.

Alors que la fièvre olympique gagnait Montréal en 1976, à des centaines de kilomètres, dans un sous-sol d’une maison de Queens, quatre jeunes fils d’immigrants polonais, inspirés par quatre autres petites teignes du même quartier nommés les Ramones, se lançaient dans une aventure sans lendemain… qui dure encore 40 ans plus tard.

Les Fleshtones sont presque une anomalie. De tous les groupes ayant pris part à l’épopée punk new-yorkaise des années 1970, il est un des seuls (le seul?) dans sa formation quasi originale qui n’a jamais cessé ses activités, cela sans connaître réellement le succès malgré les vingt albums, nombreux singles, EP et DVD qu’il a fait paraître. Un livre et un documentaire lui ont même été consacrés. Bref, le genre de groupe qui devient culte sans en avoir jamais eu la prétention. Car en dépit de l’amertume, des déceptions et des espoirs vains, le chanteur et claviériste Pete Zaremba, le guitariste Keith Streng, le batteur Bill Milhizer (qui a rejoint la formation en 1980) et le bassiste Ken Fox (depuis 1990) ont toujours continué à enregistrer et à tourner. Pas pour les pesetas ou la gloire, pour le plaisir, tout simplement. Un plaisir qui se transmet principalement sur scène, où le groupe excelle.

La charismatique formation new-yorkaise est connue pour ses concerts déjantés, drôles et toujours 100% divertissants. Quand on va voir les Fleshtones, on laisse l’attitude à la porte pour se faire emporter par la douce folie qui a toujours animé le groupe. Si la plupart des amateurs de rock garage, de 60s et de paisley punk les ont vu et revu suite à leurs nombreux passages en ville et bien que, malgré la spontanéité qui tient une grande place dans leurs performances, les Fleshtones refont un peu toujours le même spectacle, c’est toujours un plaisir d’y retourner tellement l’ambiance est sympathique et bon enfant. «Les concerts sont notre terrain de jeux», affirme Pete Zaremba sans hésiter. «Partir en tournée, jouer dans des petites salles, retrouver souvent le même public – ou alors leurs enfants, ça nous aide à sortir de notre quotidien, à se changer les idées et ça aussi ça nous a aidés à tenir toutes ces années», ajoute le musicien qui précise qu’un nouvel album est en chantier et qu’un premier single, I Surrender, est déjà en circulation et connait même une certaine popularité. «C’est une reprise d’un titre que Bonnie St. Claire chantait en 1965 et elle est en ce moment «coolest song of the week» sur l’émission Underground Garage de Little Steven. La face B est intéressante aussi, c’est un hommage au chanteur des Dogs, tout simplement intitulé Dominique Laboubée, qu’on joue bien sûr en concert». Les Fleshtones… y’a qu’eux pour pondre une chanson sur le défunt chanteur du mythique groupe rock français.

Quarante ans à jouer principalement dans des petits clubs de 200-300 personnes, dans des conditions pas toujours idéales, ça peut user aussi, surtout quand on n’est plus tout jeune. Donc qu’est-ce qui fait réellement courir les Fleshtones depuis si longtemps? «Je crois que si nous n’avons jamais arrêté c’est qu’on nous a toujours offert la possibilité d’enregistrer un nouvel album», admet Pete Zaremba, rejoint à son domicile brooklynois. «Ce n’est pas nous qui courons après les compagnies de disques, elles viennent tout simplement à nous. Autrement, ça ferait longtemps qu’on serait passé à autre chose». Non, le temps n’a pas d’emprise sur les Fleshtones.

En concert ce mercredi 2 septembre, 20h, au Divan orange