Musique

Chanson enragéePolliwogStrangely DandelionThe UrbanautsFrancouvertesJoël Blais

Retour sur Chanson enragée

Le pari de cette soirée de Coup de coeur francophone qui se déroulait vendredi dernier, au Cabaret, était de nous faire découvrir une autre façon d’envisager la chanson. Celle qui se situe en marge des ondes polluées de hits préfabriqués; celle qui assume son indépendance et son côté dérangeant avec fierté; celle qui oblige à se servir de sa tête autant que de ses pieds. On avait mis tout en oeuvre pour nous la faire comprendre et apprécier: d’un côté, les interventions pleines d’esprit de l’ex-French B Richard Gauthier (qui nous a offert des perles comme: «Moi, je n’ai rien contre la chanson de variétés, mais que ça varie, justement!») qui assurait les liens entre les performances, en plus de se commettre dans une interprétation incendiaire d’une chanson des French B avec Délirium Circus comme accompagnateurs; de l’autre, trois formations complices et rageuses (Délirium Circus, Ivy et Les 3/4 Putains) qui avaient en commun de bien vouloir se faire comprendre. Les premiers en criant haut et fort et en saturant nos oreilles de coups de guitares et de rythmes assassins; le second en brassant plus qu’à l’accoutumée pour dévoiler un côté enragé que je ne soupçonnais pas (O.K. Ivy, j’avoue, t’es enragé… Content là?); et les troisièmes en exécutant le tour de force de nous faire réfléchir tout en nous faisant sourire. Marc Bisaillon, le chanteur des 3/4 Putains, s’est d’ailleurs gentiment enragé après les quelques spectateurs qui, se sentant probablement trop à l’aise, l’empêchaient de se concentrer sur ses chansons plus tranquilles en parlant continuellement. «Allez-vous la fermer, votre gueule?» leur a-t-il lancé assez fermement. Une déclaration qui n’a pas du tout eu l’effet d’une douche froide tellement la complicité avec le public et entre les groupes était palpable tout au long de cette très belle soirée. Mission accomplie!

Polliwog: les semi-finales
C’est vers les minuit trente, mardi soir au Petit Campus qu’on a annoncé qui, des trente participants des préliminaires du concours Polliwog, allait passer en semi-finales. Des trois groupes participants ce soir-là, seules les ambiances recherchées de Kiéko et la force de frappe de Mental Disorder ont réussi à séduire le jury. On retrouvera donc ces deux formations en compagnie de La Cage de bruits, Délirium Circus, Pénélope, Deadly Pale, Les Parias, Dilemme, 2=Symptom 5, Cynical Czardas, Buildings et Xplicit Noize, au cours des quatre prochains mardis, au Petit Campus. C’est toujours deux dollars, et ça commence à 21 h.

Strangely Dandelion
Si ça continue, je ne vous transmettrai plus jamais d’information concernant les dates présumées de sorties d’albums. Plus souvent qu’autrement, les plans sont chamboulés pour toutes de sortes de raisons. Prenez le cas de la formation pop-alternative Strangely Dandelion: en décembre 98, je relayais l’information comme quoi ils comptaient lancer un nouveau disque au printemps 99, avec une distribution pancanadienne assurée par une compagnie de disques majeure. Puis, plus de nouvelles, sinon de petites apparitions scéniques ici et là. Dernièrement, on m’assurait que le décollage avorté allait bel et bien avoir lieu d’ici peu. J’ai pu mettre la main sur un CD de quatre titres enregistrés à Toronto par le réalisateur Joao Carvalho (Hayden, By Divine Right, Treble Charger…), et malgré leur absence sur les planches je peux vous assurer que leur évolution n’a pas cessé. Les textures électroniques sont de plus en plus présentes et le son d’ensemble se définit de mieux en mieux. Vous pourrez d’ailleurs le constater par vous-même le 23 novembre, au Cabaret, alors qu’ils seront accompagnés de la jeune formation punky-pop d’Amos Kill January et de la chanteuse torontoise Renann.

The Urbanauts
Une autre formation qui n’attend que le O.K. d’un deal de distribution pour se présenter à nous sur disque et sur vidéoclip, c’est The Urbanauts, l’un des groupes les plus prometteurs parmi ceux qui tentent de fusionner différents courants musicaux dans un même moule. Avec eux, rock, techno, punk et hip-hop ne font qu’un, et ils ont développé un concept scénique qui leur permet de présenter, ensemble ou séparément, un set de chansons et un set instrumental électronique. Ce qui fait que dans les derniers mois, ils ont pu jouer dans une salle rock (le Jailhouse), dans un club (le Liquid) et dans un rave (The Arrival III). «Ce qu’on aimerait, m’expliquait au bout du fil le chanteur et guitariste Martin Granger, avant de continuer sa route sur son skate-board, c’est de pouvoir traîner nos machines partout pour pouvoir faire notre show de chansons, et après aller faire notre set techno ailleurs dans un after-party. Et notre set techno, on l’a fait tellement souvent que c’est presque devenu un moment de détente: on se laisse aller, on improvise et on peut inviter toutes sortes de gens à venir jouer avec nous. On n’est pas victimes de la technologie, on peut s’adapter à toutes les situations. Notre album Stereo Tonic est prêt depuis quatre mois, et on en a déjà un autre presque terminé! Si ça dépendait juste de nous, ça ferait longtemps qu’il serait sorti; mais bon…» En attendant que les businessmen se réveillent, on pourra tout de même profiter de leur performance le 24 novembre, aux Foufs.

Francouvertes
Pour couvrir la deuxième semaine des préliminaires des Francouvertes qui se déroulaient au Zest, lundi dernier, j’ai eu l’idée de vous transmettre quelques commentaires du public appelé chaque semaine à juger les groupes qui montent sur scène. Donc, voici un échantillon de ce qui se retrouvait sur les feuilles d’évaluation pour chacun des groupes de lundi soir.

– Pierrick et les Zoopsies: «Groupe talentueux et fort. Ils ont le sens musical et le désir de rendre leur musique plus qu’intéressante.» «Le ton est très très très accrocheur!» «Ensemble plein d’énergie… j’achète!»

– Fred Co S.T.F.: «Très jolies mélodies et voix claire à souhait pour enfin comprendre tout ce qui se dit.» «Belle présentation musicale; l’utilisation du trombone et du djembé est originale et fort appréciée.»

– L’Agent Placard: «Criss de bon jam!» «Ça groove au max! Les gars ont ça en dedans. L’énergie se communique, on en redemande… Richesse de la simplicité?» «Ça rentre au poste, comme on dit!»

Vous voyez, chacun a sa petite idée… et beaucoup d’enthousiasme! Vous pourriez, vous aussi, avoir votre mot à dire lundi prochain, lors des prestations d’Alaska, Les Cowboys fringants et Cherchez la tortue.

Joël Blais
Les amants de mots allumés et de notes jazzy feraient bien de tendre l’oreille aux chansons de Joël Blais qui présentera son spectacle Tirade le 24 novembre, au Lion d’or. Des mots plus susurrés que chantés, remplis d’humour, et qui se marient très bien aux musiques jazz légères mais non moins intéressantes, composées et arrangées par la contrebassiste Patricia Deslauriers. Sur scène, il est aussi accompagné par le piano et l’accordéon de Nadine Turbide et les percussions de Richard Gingras. Pour une expérience à cheval entre la chanson d’inspiration française, le jazz et la chronique du quotidien.

à souligner
– La formation Dilemme s’est adjoint les services de Livin Omies et d’Exocortex pour visiter le Jailhouse, le 19 novembre.

– Du ska et du punk à L’X, le 20 novembre, avec les groupes The Cartel, Screwl Stew, The Frenetics et Presto Pak.

– Qui est Miss Clito? Pour le savoir (bande de pervers…), rendez-vous au Café Chaos, le 20 novembre. Et deux jours avant (le 18), les Sexareenos offriront le rock garage au même endroit. Décidément…

– Soirée bizarro-poético-explosive le 25 novembre, au Petit Campus avec Les Abdigradationnistes et Khan Gourou.

– La formation alternative Slime lancera son album au Petit Campus, le 21 novembre, en compagnie de Pusher.