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Sceptique

Pierre Foglia nous fait part, ce matin, de son enthousiasme pour la technologie, que nuance une  inquiétude : cesserons-nous un jour de lire, ou à tout le moins de lire inutilement. Gratuitement. De lire pour lire.

Je trouve cette inquiétude très saine, sans pour autant la partager.

Ni le texte, ni la lecture ne disparaîtront – pas à brève échéance, en tout cas –, parce qu'en dépit de ce que prétendent certains progressistes, le texte demeure un outil de communication souvent beaucoup plus efficace que, par exemple, la vidéo.

À ce propos, le texte le plus intéressant que j’aie lu au cours de la dernière année n’est pas Is Google Making Us Stupid de Nicholas Carr, mais plutôt ces quelques feuillets de Mandy Brown intitulés In Defense of Readers. Le propos est moins pétaradant que celui de Carr, certes, mais plus fertile.

Quant à savoir si la lecture gratuite disparaîtra, ça ne m’inquiète que très modérément. Je crois que cette peur procède moins d’une menace réelle que d’une idéalisation du passé. Vraiment, les gens lisaient mieux ou davantage autrefois ? Je suis sceptique.

En fait, je suis tellement sceptique que j’aurais tendance à croire le contraire – et un récent passage par la salle des microfilms de la Bibliothèque nationale a renforcé cette conviction.

Je vous reparlerai de microfilms un de ces quatre, tiens, quand j’aurai un peu de temps pour mettre tout ça en forme.