L’art relationnel prend parfois des allures politiques clairement explicites (et nettement plus intéressantes).
L’artiste britannique Jeremy Deller présente ces jours-ci au New Museum de New York une intervention où il n’y a presque pas d’objets. Il n’y a presque rien à voir à l’exception de grandes cartes de l’Irak et des Etats-Unis sur les murs, de quelques photos d’Irak et surtout de chaises, de canapés pour que le l’on puisse s’asseoir et discuter. C’est la participation des visiteurs qui fera presque tout le travail. Dans cette installation intitulée It is What It Is : Conversation About Irak, cette discussion pourra se faire entre visiteurs, mais surtout avec des experts qui ont étudié les questions irakiennes et celles du Moyen-Orient ou qui ont vécu en Irak : journalistes, réfugiés irakiens, universitaires…
Voilà qui saura réjouir le citoyen éveillé que devrions tous être. Voilà qui nous changera des médias répétant toujours la même chose, interviewant toujours les mêmes experts et donnant trop la parole à des débatteurs politiques spectaculaires de droite. (Quand la gauche hausse le ton elle est dénoncée comme excessive, mais quand la droite élève la voix elle prétend casser la langue de bois…). Cela nous changera du discours formaté par nos gouvernements (les gouvernements Harper et Charest sont très efficaces… en ce domaine) et des discours dominants.
Pour poursuivre ces discussions, Deller partira sur les routes et fera une tournée des États-Unis en cette fin du mois de mars et tout au long du mois d’avril. Il passera par Philadelphie, Washington, Cincinnati, St Louis, Kansas City, Memphis, La Nouvelle-Orléans, Houston, Santa Fe, Phoenix…
www.conversationsaboutiraq.org
Photos: Benoit Pailley