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Galland et Lalumière

Cela faisait quelques années que je m’ennuyais de l'art d’Emmanuel Galland. Le voici qu’il revient à la création, accompagné par un jeune artiste, François Lalumière. Galland explique en souriant et en prenant un ton faussement lyrique que c’est un peu comme son come-back… Il ajoute : « Après toutes ces années, de la fin du 20e siècle, où j’ai été un des ces artistes émergents, de la relève, découverte de l’année et j’en passe, on me demandait si je ne me sentais pas frustré d’être commissaire d’expos, relationniste dans le milieu culturel, consultant, organisateur d’événements… Je n’avais plus la foi de continuer avec ma propre signature. Et ma créativité, elle est aussi présente quand je travaille comme accompagnateur d'artistes ou d'organismes. Mais il s’est trouvé que comme résidants du Quartier Mile-End, François et moi, en côtoyant un café en face de la Galerie Articule, en regardant la façade de l’immeuble où se trouve cette galerie, nous avons eu envie de faire quelque chose ». Ils se sont donc emparés de la vitrine de la galerie Articule sur la rue Fairmount Ouest. Galland et Lalumière ont traité cette vitrine comme s’il s’agissait d’un miroir à la devanture d’un magasin de peinture situé dans le même immeuble : « Tous les éléments composant la vitrine de « La Maison du Peintre » (autocollants, logos, grille, objets, néons, publicités, enseigne, etc.) sont répétés aussi fidèlement que possible, mais de façon inversée (copier / coller / flipper) et avec des matériaux recyclés ». Galland et Lalumière ont joué sur le fait que l’immeuble fonctionne sur le principe la symétrie : symétrie des fenêtres, des escaliers, des éléments de décoration… Cette intervention, intitulée Retourne-moi permet d’attirer l’attention sur l’architecture de Montréal, « de poser un regard sur l’architecture résidentielle vernaculaire ». Mais il s’agit aussi « d’un hommage à Malvin Charney, à son intervention sur la rue Sherbrooke lors de Corridart de 1976, repère historique majeur ». Et Galland d’ajouter, à la blague, que cette intervention est aussi le volet off de deux événements ayant lieu ces jours-ci à Montréal : Peinture extrême et Paysages éphémères
Il fait bien plaisir de voir ce retour heureux de Galland.

Jusqu'au 1er août