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La palette Cindy

 

Je ne sais si les couleurs sont tirées de la nouvelle palette de couleurs que Cindy a développée pour Mac Cosmetics, mais les œuvres de Sherman présentées ces jours-ci au MoMA étaient pour beaucoup installées sur des murs colorés: gris pâle pour la série des Untitled Film Stills, gris très foncé pour la série des « centerfolds », rouge vin salon du 19e siècle pour la série des portraits historiques, vert émeraude dans la dernière salle pour la série des portraits sociaux de femmes vieillissantes… Voilà tendance à la couleur qui prend de l’ampleur et qui ne fera pas que des heureux chez les puristes néo-modernes. L’installation est pourtant superbe (comme les œuvres) et même la série de clowns (moins réussies et plus simplement kitsch) était très bien placée, disséminée ici et là dans le parcours, ce qui lui donnait une force supérieure, une qualité critique plus grande. Le monde est une grande farce, nos sociétés une grande Comédie humaine (à la Balzac, façon postmoderne bien sûr). Certes, les discours féministes, structuralistes et poststructuralistes marchent à merveille avec l’œuvre de Sherman. Trop ? Je ne sais trop pourquoi son travail évite presque toujours la littéralité. Cela doit s’appeler l’intelligence. Une rétrospective fabuleuse. Quelques extraits de textes et de livres, ici et là, auraient néanmoins permis de saisir l’amplitude de la fortune critique de son œuvre (Krauss, Danto…).

Jusqu’au 11 juin. MoMA