À l'Agora de la danse : Lina Cruz et son Imaginarium
Scène

À l’Agora de la danse : Lina Cruz et son Imaginarium

La dernière création de Linaz Cruz met en scène cinq danseurs et deux musiciens-performeurs qui se livrent à un exercice de délire collectif. À l’Agora de la danse jusqu’au 23 janvier.

Toujours sur scène, ils sont comme les membres d’une tribu imaginaire qui se voient confrontés à des situations parfois drôles parfois troublantes et créent une imagerie riche en contradiction. Pièce très physique, les interprètes incarnent des personnages farfelus que la chorégraphe appelle tartarughe (tortues en italien). «Lento…», se répètent-ils constamment les uns aux autres, énervés, compulsifs, apeurés, défiants, fragiles, naïfs… «Lento…» Comme souvent dans son travail le jeu des accessoires est très important et participe à créer cet univers si particulier qu’on lui connaît.

Imaginez une cérémonie du thé débridée, imprégnée de l’odeur d’un steak inatteignable… La signature chorégraphique de Lina Cruz s’inscrit toujours, d’une façon ou d’une autre, à la marge des courants du moment. Son travail n’a pas de censure esthétique; au niveau du style, elle se base sur un certain aspect formel, mais déconstruit et remodelé au moindre détail, le tout au service de la création d’un monde fantaisiste. Toujours en quête de formes hyperstylisées, la chorégraphe cherche également à rendre son travail organique, véhiculant les gestes d’une danse qui chante, qui respire et qui rêve… C’est de ce mélange que naît l‘ambiguïté de ses oeuvres. Elle présente ainsi des personnages extravagants, coquins, baroques et tragiques qui entretiennent entre eux des rapports étranges et comiques, créant des images subtilement déstabilisantes.

Parole de chorégraphe, le 22 janvier après la représentation.