L'AQCT dévoile les lauréats des Prix de la critique
Scène

L’AQCT dévoile les lauréats des Prix de la critique

L’association québécoise des critiques de théâtre dévoilait aujourd’hui la liste des lauréats des Prix de la critique pour la saison 2011-2012. 

Remis annuellement depuis 1985, les Prix de la critique sont attribués par le biais d’un vote des membres de l’AQCT, suivi d’une discussion. Neuf lauréats en autant de catégories se partagent les prix décernés par les 23 membres de l’AQCT, oeuvrant dans une dizaine de médias de Montréal et Québec.

La liste complète des lauréats, dévoilée par le président de l’AQCT, Christian Saint-Pierre :

Dans la catégorie « Montréal » :

MOI, DANS LES RUINES ROUGES DU SIÈCLE, d’Olivier Kemeid, dans une mise en scène de l’auteur, une production de la compagnie Trois Tristes Tigres.

«Si le théâtre est le lieu de la rencontre et des croisements culturels, Olivier Kemeid en est le maître. Dans ce spectacle, des événements marquants du siècle dernier sont revisités selon une approche tantôt intimiste, tantôt globalisante, entre le Québec et l’Ukraine d’hier et d’aujourd’hui. Cette longueur de vue, doublée d’un humour fin et d’une intelligente réinvention de la forme autofictionnelle, ont fait de ce spectacle un incontournable.»

Les autres finalistes étaient :
CONTRE LE TEMPS, de Geneviève Billette, dans une mise en scène de René Richard Cyr, une production du Théâtre d’Aujourd’hui;
L’ENCLOS DE L’ÉLÉPHANT, d’Étienne Lepage, dans une mise en scène de Sylvain Bélanger, une coproduction du Théâtre du Grand Jour et du Festival TransAmériques;

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Dans la catégorie « Québec » :

L’ABSENCE DE GUERRE, de David Hare, traduit par Daniel Benoin, dans une mise en scène d’Édith Patenaude, une production des Écornifleuses.

«Cette production, réflexion politique haletante, nous a captivés par la pertinence du texte et la solidité de l’interprétation, et fortement impressionnés par l’efficacité et la précision de la mise en scène, dans l’utilisation de l’espace, le rapport au spectateur, la direction d’acteurs. Édith Patenaude s’affirme ici comme une metteure en scène de grand talent, alliant rigueur, fine intelligence du texte et profonde humanité.»

Les autres finalistes étaient :
MADAME DE SADE, de Yukio Mishima, traduit par André Pieyre de Mandiargues, dans une mise en scène de Martine Beaulne, une production du Théâtre du Trident;
THÉRÈSE ET PIERRETTE À L’ÉCOLE DES SAINTS-ANGES, de Michel Tremblay, adapté par Serge Denoncourt, dans une mise en scène de Gill Champagne, une production du Théâtre du Trident.

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Dans la catégorie « Texte original » :

L’ENCLOS DE L’ÉLÉPHANT, d’Étienne Lepage, publié chez Dramaturges et coproduit par le Théâtre du Grand Jour et le Festival TransAmériques.

«On connaissait déjà l’aisance d’Étienne Lepage à décrypter les pulsions humaines et les zones d’ombre de la psyché. Dans L’enclos de l’éléphant, il a mis en branle une mécanique théâtrale implacable, d’une construction irréprochable, dans laquelle se déploient une infinité de sens. Non seulement la pièce met en jeu une interaction cruelle, qui expose les comportements dominateurs de l’homme, mais elle est ouverte à une pluralité d’interprétations philosophiques et sociales.»

Les autres finalistes étaient :
CONTRE LE TEMPS, de Geneviève Billette, publié chez Leméac et produit par le Théâtre d’Aujourd’hui;
MOI, DANS LES RUINES ROUGES DU SIÈCLE, d’Olivier Kemeid, inédit et produit par la compagnie Trois Tristes Tigres.

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Dans la catégorie « Jeunes publics » :

L’IVRESSE DES PROFONDEURS, de Jean-Philippe Joubert, dans une mise en scène de l’auteur, une production de la compagnie Nuages en pantalon;

«Un spectacle tout en émotion qui rejoint le public adolescent à travers un langage gestuel. La mise en scène, performative, se sert de l’eau pour exprimer les bouleversements de cet âge. Le jeu très physique des interprètes sait captiver les jeunes et les faire réagir. Véritable quête de soi, la création engage les spectateurs à se dépasser pour aller au bout d’eux-mêmes.»

Les autres finalistes étaient :
LE CHANT DE LA MER, de Jean-Philippe Joubert, dans une mise en scène de l’auteur, une production de la compagnie Nuages en pantalon;
LA VILLE EN ROUGE, de Marcelle Dubois, dans une mise en scène de Martin Genest, une coproduction du Théâtre du Gros Mécano (Québec), du Théâtre Pupulus Mordicus (Québec) et du Théâtre populaire d’Acadie (Caraquet).

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Dans la catégorie « Hors Québec » :

ALEXIS. UNA TRAGEDIA GRECA, d’Enrico Casagrande et Daniela Nicolo, une production de la compagnie Motus (Rimini, Italie) présentée au Festival TransAmériques.

«Ce théâtre, arrimé à l’actualité sociopolitique en même temps qu’à l’intemporelle figure d’Antigone, nous a fortement ébranlé. Les créateurs ont osé mettre en scène leurs doutes, leurs questionnements, faire voir et entendre l’élaboration même de l’œuvre. Nous saluons la manière très habile dont la représentation faisait écho à la situation du Québec, reliait de manière concrète et symbolique, et aussi fort émouvante, le Printemps érable aux soulèvements populaires de la planète entière.»

Les autres finalistes étaient :
LE DESTIN TRAGI-COMIQUE DE TUBBY ET NOTTUBBY, de Sophie Brech et Louis Fortier, une production du Théâtre Fools and Feathers (Paris, France) notamment présentée au Théâtre Périscope et à la Salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier;
MAUDIT SOIT LE TRAÎTRE À SA PATRIE!, d’Oliver Frljic, une production du Mladinsko Theatre (Ljubljana, Slovénie et Zagreb, Croatie) présentée au Festival TransAmériques.

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Dans la catégorie « Interprétation féminine — Montréal » :

VIOLETTE CHAUVEAU, pour son rôle dans Une vie pour deux, d’Evelyne de la Chenelière, dans une mise en scène d’Alice Ronfard, une production du Théâtre Espace Go.

«Dans le rôle d’une intellectuelle qui passe de la totale possession de ses moyens à la déliquescence la plus tragique – une transformation bouleversante! –, la comédienne nous a fortement impressionnés. Pour rendre les moindres subtilités du cheminement qui la menait de l’autonomie à la dépendance, de la flamboyance à la vulnérabilité, Violette Chauveau a su s’investir pleinement, et par conséquent donner ce qui nous apparaît comme étant la pleine mesure de son talent.»

Les autres finalistes étaient :
SOPHIE CADIEUX, pour son rôle dans Blanche-Neige & La Belle au bois dormant, d’Elfriede Jelinek, traduit par Magalie Jourdan et Mathilde Sobottke, dans une mise en scène de Martin Faucher, une production du Théâtre Espace Go;

KATHLEEN FORTIN, pour son rôle dans L’Opéra de quat’sous, de Bertolt Brecht et Kurt Weill, traduit par Jean Marc Dalpé, dans une mise en scène de Brigitte Haentjens et une direction musicale de Bernard Falaise, une production des Productions Sibyllines.

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Dans la catégorie « Interprétation masculine — Montréal » :

BENOÎT DROUIN-GERMAIN, pour son rôle dans Contre le temps, de Geneviève Billette, dans une mise en scène de René Richard Cyr, une production du Théâtre d’Aujourd’hui.

«Extatique, à fleur de peau, le comédien donnait corps à l’agitation intellectuelle de son personnage de manière aussi fulgurante que nuancée. Le jeu fébrile, frénétique, et le naturel avec lequel Benoît Drouin-Germain s’est approprié la langue ample et lyrique de Geneviève Billette ont puissamment représenté la lutte du mathématicien Évariste Galois en faveur d’une pensée décloisonnée et d’un monde plus juste.»

Les autres finalistes étaient :
PAUL AHMARANI, pour son rôle dans L’enclos de l’éléphant, d’Étienne Lepage, dans une mise en scène de Sylvain Bélanger, une coproduction du Théâtre du Grand Jour et du Festival TransAmériques;
SASHA SAMAR, pour son rôle dans Moi, dans les ruines rouges du siècle, d’Olivier Kemeid, dans une mise en scène de l’auteur, une production de la compagnie Trois Tristes Tigres.

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Dans la catégorie « Interprétation féminine — Québec » :

LINDA LAPLANTE, pour son rôle dans La Médée d’Euripide, de Marie Cardinal, dans une mise en scène de Diego Aramburo, une production du Théâtre du Trident.

«Par sa vertigineuse Médée, la comédienne a su nous révéler que le souffle et le murmure peuvent accoucher de la démesure sans que soient sacrifiées les fragilités liées à l’impuissance, la déchirure, et la détresse. La grandeur de l’interprétation éloquente de Linda Laplante conférait au personnage d’Euripide sa pleine modernité. Une performance marquante et furieusement bouleversante qui abolit la ligne du temps.»

Les autres finalistes étaient :
LISE CASTONGUAY, pour son rôle dans Tom à la ferme, de Michel Marc Bouchard, dans une mise en scène de Marie-Hélène Gendreau, une production du Théâtre de la Bordée;
LORRAINE CÔTÉ, pour son rôle dans Madame de Sade, de Yukio Mishima, traduit par André Pieyre de Mandiargues, dans une mise en scène de Martine Beaulne, une production du Théâtre du Trident.

Dans la catégorie « Interprétation masculine — Québec » :

OLIVIER NORMAND, pour son rôle dans La Nuit des rois ou Ce que vous voudrez, de William Shakespeare, traduit par Normand Chaurette, dans une mise en scène de Jean-Philippe Joubert, une production du Théâtre du Trident.

«Le comédien s’est distingué dans sa composition originale et vivante de Feste. Par son interprétation singulière, il a renouvelé le personnage traditionnel du bouffon. Ses apparitions en «fou du roi», réjouissant chanteur et musicien, ont insufflé une dose d’humanité au spectacle. Le comédien, bien ancré dans son rôle ambigu d’observateur amuseur, a touché le public par la finesse de ses critiques sociales.»

Les autres finalistes étaient :
FRÉDÉRICK BOUFFARD, pour son rôle dans Tom à la ferme, de Michel Marc Bouchard, dans une mise en scène de Marie-Hélène Gendreau, une production du Théâtre de la Bordée;
CHRISTIAN MICHAUD, pour son rôle dans L’Odyssée, d’Homère, adapté par Alexis Martin et Dominic Champagne, dans une mise en scène de Martin Genest, une production du Théâtre du Trident.

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