Décès : La comédienne Hélène Loiselle n’est plus
À l’age de 85 ans s’est éteinte la comédienne Hélène Loiselle, grande actrice de théâtre, à l’aise dans les grands textes du répertoire comme dans les écritures contemporaines, ainsi que figure récurrente de la télévision québécoise.
Moins présente au cinéma, elle y a tout de même tenu de grands rôles et a travaillé avec les plus grands réalisteurs d’ici, notamment dans les films Mon oncle Antoine, de Claude Jutra, et Les ordres, de Michel Brault. Elle fait également partie de la distribution du film Françoise Durocher, waitress.
Dans la mémoire des spectateurs de théâtre, le nom d’Hélène Loiselle restera à jamais associé à Marie-Lou, la mère de famille au langage fielleux imaginée par Michel Tremblay dans À toi pour toujours ta Marie-Lou en 1971. Ce personnage de femme forte mais démunie, engoncée dans la pauvreté et dans une relation de couple toxique, a trouvé dans l’interprétation d’Hélène Loiselle une première incarnation marquante, dans la mise en scène d’André Brassard qui a fait date.
Sur scène, sa présence singulière et sa grande habileté à déployer une vaste gamme de sentiments ont fait d’elle une actrice polyvalente, à l’aise dans tous les registres.
À une époque où le théâtre québécois n’était pas encore majoritaire sur nos scènes et où naissaient timidement les institutions théâtrales, Hélène Loiselle évoluait parmi la mythique troupe des Compagnons de St-Laurent et jouait, quelques années plus tard, dans Bousille et les justes, de Gratien Gélinas. En 1968, elle est de la création des Belles-Sœurs, de Michel Tremblay, dans le rôle de Lisette de Courval. Son engagement dans la création québécoise fut constant et on l’a vu incarner, en plus des femmes à la parole libre de l’œuvre de Michel Tremblay, des personnages de Réjean Ducharme, de Francoise Loranger, de Jean-Claude Germain et de Michel Garneau, et plus récemment de Larry Tremblay (dans Leçon d’anatomie) et de Wajdi Mouawad (dans Rêves).
Dans les années 1950 et 1960, lors du règne des télé-théâtres, elle a interprété à la télé des textes de Molière, Oscar Wilde, Dickens, Pagnol, Ionesco, Lorca, Tchékov, Duras, mais aussi Pierre Perrault, Guy Dufresne, Robert Gurik, Jean Daigle et Robert Choquette.
D’autres interprétations ont marqué l’histoire de notre théâtre: elle fut une Blanche Dubois très applaudie dans Un tramway nommé Désir en 1974 et une puissante Lady Macbeth en 1975-76.
La liste de ses participations à des téléromans inclut les séries Cap-aux-sorciers (1955-58), Rue des pignons (1966-77), Les forges du Saint-Maurice (1972-75), Le Grenier (1976-79), Sous un ciel variable (1992-97, qui lui mérite un Gémeau en 1995), Les Machos (1999-2000), Virginie et plusieurs autres.