De Robert Charlebois à Arcade Fire: La musique québécoise à l'honneur au Musée McCord
Arts visuels

De Robert Charlebois à Arcade Fire: La musique québécoise à l’honneur au Musée McCord

Le Musée McCord présentait hier sa prochaine exposition intitulée Musique – Le Québec de Charlebois à Arcade Fire, qui prendra l’affiche du 30 mai au 13 octobre 2014.

L’exposition conviera le public à découvrir comment la chanson et les artistes de la scène musicale du Québec, des années 1960 à aujourd’hui, ont contribué à l’affirmation des Québécois et à la vitalité de différents courants sociaux. Des chansonniers aux rappeurs, du rock à la musique du monde en passant par le yéyé et le disco, les artistes ont été, et sont encore, de véritables porte-étendards de multiples revendications et de passions populaires qui ont marqué l’histoire du Québec. Dans cette exposition, le discours historique sera ponctué d’une sélection de chansons qui plongeront le visiteur au coeur des aspirations sociales des cinq dernières décennies. Afin de rendre tangible ce patrimoine immatériel, l’exposition mettra aussi en valeur de multiples artefacts et objets appartenant à différents artistes, dont Daniel Bélanger, Richard Desjardins, Diane Dufresne, Raôul Duguay, Félix Leclerc, Claude Léveillée, Loco Locass, Samian, Rufus Wainwright, entre autres, qui seront présentés dans un parcours thématique.

Spectacle de Claude Gauthier, juin 1969, Ronald Labelle, photographies/archives.
Spectacle de Claude Gauthier, juin 1969, Ronald Labelle, photographies/archives.

 

Divisée en six zones distinctes, l’exposition proposera une véritable immersion dans la trame sonore du Québec. Porté par l’onde de la mouvance internationale, la Révolution tranquille et le développement de nouveaux médias, l’univers musical s’est transformé dès le début des années 1960. C’est à partir de cet « âge d’or » que s’amorcera l’expérience en salle pour le visiteur. Muni d’un audioguide, celui-ci sera dirigé vers la première zone intitulée L’insolence de la jeunesse, alors que la légèreté et l’insouciance des jeunes ont su bousculer les conventions. L’époque yéyé, l’industrie du disque et la naissance du star-system seront mises en lumière par des artefacts révélateurs de ces transformations, dont les téléviseurs devenus omniprésents dans les foyers et les tourne-disques transportables.

Tourne-disque portatif, RCA Limited , vers 1970, prêt du Musée des ondes Émile Berliner, 2001.0029.
Tourne-disque portatif, RCA Limited , vers 1970, prêt du Musée des ondes Émile Berliner, 2001.0029.

 

La zone suivante, Rêver de mondes différents, mettra en avant la chanson québécoise dite « engagée » et deux grandes mouvances ayant marqué le Québec, soit la quête identitaire et les luttes sociales à travers la contre-culture et l’altermondialisation. Grâce à des extraits vidéo, des guitares d’artistes dont la guitare Takamine de Richard Séguin, des pochettes de disques, notamment celle de l’album Entre la jeunesse et la sagesse de Kate & Anna McGarrigle, ainsi que plusieurs manuscrits tels que celui de la chanson « Gens du pays » de Gilles Vigneault, daté du 15 mai 1975, le public découvrira comment la musique populaire peut s’avérer un puissant outil de libération de la pensée et des moeurs, parvenant à laisser émerger la créativité.

Guitare de Richard Séguin, Takamine, vers 1980, prêt de Richard Séguin.
Guitare de Richard Séguin, Takamine, vers 1980, prêt de Richard Séguin.

 

Puis, en troisième zone, le thème Chants des braves explorera la quête identitaire et les luttes sociales chez les Premières Nations. Un court-métrage du réalisateur mi’kmaq Willie Dunn (décédé en 2013) ainsi que plusieurs objets, tels qu’un tambour appartenant à l’artiste Samian, viendront étayer les propos.

Tambour huron-wendat de Samian, vers 2009, prêt de Samian.
Tambour huron-wendat de Samian, vers 2009, prêt de Samian.

 

En parcourant la zone Vivre sa fantaisie, le visiteur plongera dans une tout autre ambiance. Cette dernière illustrera, au moyen de costumes de scène et d’accessoires, la lutte contre le conformisme et les tabous menée par des artistes, qui tantôt brisent les conventions en affichant leur originalité, tantôt deviennent des symboles de la force et de la richesse d’une culture et participent à son affirmation internationale. Les célèbres lunettes ayant appartenu à André « Dédé » Fortin, de même que la robe-théâtre de Diane Dufresne, et la robe portée par Céline Dion lors de sa prestation sur les Plaines d’Abraham dans le cadre des célébrations du 400e anniversaire de Québec exprimeront une part de leurs mondes.

Les Géants, Loco Locass, 2003, prêt de Biz.
Les Géants, Loco Locass, 2003, prêt de Biz.

 

La zone suivante, Les pas de géant, transportera le public dans l’effervescence des petits et grands spectacles qui ont profondément transformé l’univers culturel. Une ligne du temps associera ces spectacles mémorables aux divers changements ayant marqué l’évolution sociale du Québec. Certains événements majeurs comme L’Osstidcho (1968), ou encore, la rencontre sur scène d’Oscar Peterson et Oliver Jones jouant au piano en duo lors du Festival International de Jazz de Montréal (2004), seront représentés. En complément, des affiches, des photographies, de même que des appareils d’écoute collective et individuelle, viendront appuyer le thème.

Tambour de Richard Desjardins, fin 20e siècle – début 21e siècle, prêt de Richard Desjardins.

Tambour de Richard Desjardins, fin 20e siècle – début 21e siècle, prêt de Richard Desjardins.

 

Le parcours prendra fin dans la zone Hymnes, une aire réservée à l’écoute de chansons, qui mettra en valeur la portée universelle de trois oeuvres d’amour et d’espoir, désormais devenues intemporelles. Plus d’une centaine de chansons, triées sur le volet pour leurs textes intimement liés aux propos évoqués dans cette importante exposition, permettront d’interpréter et de comprendre différemment l’histoire récente du Québec.

Musique – Le Québec de Charlebois à Arcade Fire

Du 30 mai au 13 octobre 2014 au Musée McCord