Conserverie du quartier : Le secret est dans le pot
Restos / Bars

Conserverie du quartier : Le secret est dans le pot

Dans Limoilou, un couple s’applique depuis 18 ans à mettre des fruits, des légumes, des sauces et pas mal d’amour en pot.

À la Conserverie du Quartier, Yoland Bouchard, sa femme, leur fille Émilie et une petite équipe préparent des centaines (oui oui!) de recettes de confitures, gelées, marinades, tartinades, moutardes, huiles et vinaigres. C’est ce qui s’appelle transformer une passion en carrière. « Il y a 18 ans, j’ai connu un licenciement économique », raconte Yoland. « À 45 ans, je perdais mon emploi. C’était difficile pour moi de trouver un autre travail… À l’époque, ma femme et moi mettions en pot les produits du jardin. Elle a suggéré d’en produire à plus grande échelle. Au début, on en a apporté aux enseignants du cégep pour leur faire goûter. On a rapidement manqué de pots!»

Depuis presque 20 ans, Yoland et son équipe se dévouent à leur travail, qui est encore un peu méconnu. «Il y a maintenant une recrudescence de popularité des poissonneries et boulangeries artisanales, mais pas encore dans la conserverie. C’est une tendance très forte en Europe. Quand des touristes européens arrivent en boutique, ils veulent découvrir les marinades et les ketchups», explique le propriétaire. Et pas juste en Europe : on a ouï-dire que Leonardo DiCaprio (sans blague!) s’est fait envoyer des caisses de confiture Délice du Québec…

À part la confiture préférée de «Leo», on peut trouver toutes sortes de petits délices à la Conserverie, cuisinés dans l’espace cuisine à l’arrière de la boutique équipé d’assez de Thermomix pour rendre jaloux bon nombre de cuisiniers. Chaque confiture est cuite au petit chaudron de 8 à 10 pots à la fois pour ne pas surchauffer le sucre. En 15 jours, ce sont 17 000 pots, tous emballés à la main, qui sortent de la cuisine. La section boutique ne représente qu’une infime partie de tout ce que la Conserverie produit : en effet, l’entreprise crée et prépare des recettes pour une quarantaine de marques privées.

«Par exemple, on fait des pots pour La Barberie, en y incorporant des bières de la microbrasserie. On fait aussi des confitures et des beurres de fruits pour des chaînes de restaurants très connues, on a des clients partout au Québec et on se rend même jusqu’à Winnipeg!» Tout ça, avec uniquement des produits nobles, sans colorant ou sucre artificiel. Yoland le dit avec fierté : «Nos pots à l’érable sont faits à partir de sucre d’érable, ça goûte pour vrai!»

Il n’y a pas que dans les conserves que Yoland «met du vrai». Il est aussi très engagé dans la communauté d’affaires de la région, notamment en siégeant à un comité de prêt pour jeunes entrepreneurs qui a soutenu financièrement Loukoum Cupcake, La Barberie et le restaurant La Salsa, entre autres. Il sait les défis qu’ils devront surmonter, lui qui a dû se créer une nouvelle carrière. Heureusement pour lui, sa femme et leur fille Émilie qui prendra leur relève, les petits pots gagnent en popularité. C’est normal : quand on met la cuillère dedans, on n’a pas fini de la lécher…