Heavy Montréal: Montréal, ville du rock
Musique

Heavy Montréal: Montréal, ville du rock

Avec la refonte annoncée aujourd’hui, Heavy Montréal veut — plus que jamais — contribuer à l’essor international de Montréal comme mecque musicale. 

En marge de la nouvelle annoncée plus tôt aujourd’hui, où l’on dévoile que le festival Heavy Montréal ratissera plus large dans la palette rock tout en demeurant une plateforme de choix pour les artistes tonitruants locaux, Nick Farkas, vice-président concerts et événement chez evenko et Caroline Audet, gestionnaire, médias sociaux et relationniste de presse derrière l’entreprise, ont discuté avec les médias des changements à venir. Voici ce qu’on a réussi à tirer d’eux…

Pourquoi annoncer ces nouvelles couleurs de la sorte?

Caroline Audet : Parce que Heavy change un peu de son et d’image. On veut attirer davantage de gens de l’extérieur. On veut mettre l’accent sur la ville comme étant une destination de festivals. Côté programmation, on va un peu plus large, sans délaisser le côté plus puriste du métal qu’on avait à la base. On revient un peu aux racines qu’Heavy avait à ses premières années qui était un peu plus rock, donc plus inclusives et rassembleuses.

Est-ce que ce «retour aux sources» d’Heavy Montréal est en réaction à la popularité des festivals du genre au Québec? Juste dans la région, le RockFest s’impose de plus en plus, tout comme le Pouzza et le Warped Tour revient à Montréal après une brève pause…

Nick Farkas : Ça en fait partie, mais il y a aussi un lien avec ce qu’on vit avec Osheaga depuis ses débuts. Pour ces deux festivals-là, on savait dès le départ qu’on devait s’imposer comme des destinations, car le bassin de fans québécois n’est pas assez grand pour appuyer des festivals de cette taille — les scènes qu’on utilise, les coûts de production, les dépenses autour, etc. On voulait des festivals à l’image de ceux en Europe ou des gros événements du genre aux États-Unis. C’était donc super important que les festivaliers proviennent d’un peu partout.

L’année dernière, je crois que 65% des festivaliers présents à Osheaga ne venaient pas du Québec et ceux-ci auraient passé 4.7 jours en moyenne ici. On a réalisé qu’ils venaient pour Osheaga, mais restaient aussi plus d’une journée supplémentaire pour Montréal. Montréal l’été, c’est vendeur!

Justement, est-ce que cette décision de ratisser à nouveau plus large dans le rock va aussi avoir un impact sur Osheaga?

Nick Farkas : Pas vraiment. Je pense qu’il y aura toujours des artistes qui pourraient se retrouver sur les programmations des deux festivals. On envisage, en fait, que des artistes comme Queens Of The Stone Age, Tool ou encore Foo Fighters, voudraient autant jouer à Heavy qu’à Osheaga. En terme de programmation, par contre, on serait tenté de les inviter davantage à Heavy. Depuis trois, quatre années, la programmation d’Osheaga est un peu moins rock. En fait, il est toujours le bienvenu et toujours présent, mais… un peu moins!

Est-ce que vous avez envisagé que ce «retour aux sources» — où plusieurs musiques «heavy» seront représentées — pourrait refroidir des puristes du heavy metal? Est-ce que ça a été une inquiétude avant de se lancer là-dedans?

Nick Farkas : On a toujours cette crainte-là! On a bâti une belle clientèle. Les fans de Heavy sont très fidèles…

Caroline Audet :… et vocaux!

Nick Farkas : En effet! Et on ne voulait pas que l’offre pour eux soit moindre. D’où l’ajout d’une quatrième scène pour s’assurer qu’on laisse toujours une belle place aux artistes québécois de la relève ainsi que du metal. Cette quatrième scène nous permet d’être plus flexibles. On peut donc toujours faire dans le metal, tout en ajoutant de nouveaux éléments.

En parlant de la quatrième scène, est-ce que c’est possible d’avoir un peu plus de détails sur l’aménagement du site? Comment va-t-il offrir une meilleure expérience pour les festivaliers au juste?

Caroline Audet : On va notamment maintenir ce qu’on offre déjà. On a, par exemple, les plus grosses scènes en Amérique du Nord. L’année passée, on avait une nouvelle scène Stageline et cette année on en aura deux. On parle ici du plus gros modèle de scène mobile qui permet la production de concerts comparables à ce qu’on pourrait retrouver dans des arénas! Puis il y a le site qui est toujours aussi beau, mais aussi qui se situe qu’à quelques minutes de Montréal en métro. Encore une fois, on va offrir des forfaits d’hôtel exclusifs aux festivaliers. Des forfaits voyage seront d’ailleurs annoncés la semaine prochaine. Au-delà de la programmation, on travaille très fort sur le côté «expérience» de l’événement. On veut que les gens puissent voir leurs groupes préférés dans un bel environnement où les toilettes sont propres et où on n’a pas le réflexe de faire pipi par terre! C’est un autre des avantages de nos festivals: plutôt que de dormir sur l’herbe, on peut terminer chaque soirée avec une douche chez soi ou à l’hôtel ou encore la prolonger en se rendant aux Foufs ou une autre institution de la ville.

Est-ce que ces changements vont avoir un impact sur le coût des billets?

Nick Farkas : On ne peut pas en parler en ce moment. On finalise le tout.

Caroline Audet : Le prix change chaque année!

Nick Farkas : C’est vrai. Ça a monté, ça a aussi descendu. Ça dépend surtout de la programmation. C’est la même chose au Centre Bell. Le prix pour un billet d’Elton John ne sera pas le même pour un autre artiste, etc.

Finalement, un gars s’essaie : est-ce possible d’avoir quelques noms avant l’annonce officielle, histoire de bien représenter ce changement de cap?

Caroline Audet : Non! (rires)

Nick Farkas : Malheureusement non!

Caroline Audet : C’est impossible en ce moment, mais on peut dire qu’on a plusieurs gros noms. C’est probablement notre meilleure programmation à vie. Peu de personnes seront déçues!

Prochaine étape : mise en vente des passeports week-end le 7 mars dès midi. Détails sur : heavymontreal.com

Photo : Wikimedia Commons