5 conseils virtuels pour le politicien en pleine campagne
Société

5 conseils virtuels pour le politicien en pleine campagne

Voici quelques instructions de base pour permettre une utilisation optimale des réseaux sociaux par nos politiciens parfois maladroits. 

1. Tu n’as pas de compte privé, ou personnel.

Oublie cette notion, surtout pendant une campagne électorale. Même si t’as juste 32 amis sur Facebook et que t’habites à LaSarre, une capture d’écran est si vite arrivée, salissant au passage ta réputation ou celle de ton parti. T’es officiellement rentré dans le mois de la propagande constante: assume.

2. À propos de Twitter:

Si tu n’en connais pas les mécanismes, évite-le. Voici un conseil hyper précis: ne pars pas en chicane inutile avec Benoît Dutrizac, les Justiciers Masqués, Jocelyne Robert, Lise Ravary ou Richard Martineau: ils vivent de l’aspect spectaculaire de leurs maladresses virtuelles. Tout ce que tu risques avec ces combats de coq, c’est que ton tweet maladroit soit présenté sur le tumblr de La soirée est encore jeune ou sur une lol-chronique d’Urbania avec comme seule mise en contexte de l’auteur un «Eh boboy» bien senti. Tout le monde en sort perdant, surtout toi et le public.

3. Respecte la plateforme.

Si tu présentes une page officielle sur un réseau, disons Facebook, c’est que tu comprends que cet outil de communication est important. Par le fait même, tu comprends aussi qu’il y a des codes et des moyens de conduite pour optimiser ta présence virtuelle et respecter le public que t’interpelles quotidiennement. Ce que je veux dire: est-ce que t’enverrais un texte manuscrit sur une feuille marquée de tâches d’encre et de cafés pour publication au Journal de Montréal? Non. Tu soignerais ton image. T’engagerais probablement quelqu’un qui a des compétences graphiques pour bien faire passer ton message. Voilà.

4. Ce n’est pas juste à propos de toi.

Il est évident qu’on partage principalement du contenu qui contribue à répandre notre idéologie en prouvant notre point de vue personnel via des faits, des anecdotes et des analyses. En ce sens, un biais idéologique est anticipé. Mais prière de ne pas partager uniquement des articles et des entrevues qui vantent tes mérites ou ceux de ton chef. Il est possible de présenter des articles journalistiques qui illustrent le besoin de s’impliquer dans une cause spécifique, sans que ce soit une glorification marchandée de ta personne politique.

5. C’est quand même aussi à propos de toi.

Au-delà d’un objectif stratégique clair (gagner les élections pour le PQ, ne pas perdre trop de votes pour le PLQ en attendant le changement de chef une fois qu’ils perdent les élections, forcer le pouvoir à s’excuser de temps en temps pour QS), il y a probablement de belles raisons pour lesquelles tu as décidé de t’impliquer en politique. T’as probablement une sorte de… comment dire… projet de société? N’hésite pas à nous en parler. Un peu. Ne rentre pas trop en détail parce que t’as une ligne de parti et ton chef va te taper sur les doigts si tu vends un rêve non-autorisé par les instances supérieures. Mais tu peux quand même, vaguement, nous expliquer pourquoi t’es là, et comment tu veux rendre le Québec de demain plus beau que le Québec d’hier. Vas-y. On t’écoute.

Point boni: En ce moment, le président russe Vladimir Putin est en train de changer la carte du monde via une invasion militaire de l’Ukraine. Non, ça n’a pas d’influence directe sur la causerie-caucus de ton comté qui va t’amener les centaines de votes nécessaires à ta victoire électorale. Mais c’est le monde dans lequel nous vivons. Un soir tranquille, tandis que tu n’as pas à partager ton enthousiasme pour un sondage qui révèle des statistiques optimistes pour ton parti, partage donc un reportage de Radio-Canada à tes électeurs. Considère ça comme une bonne action démocratique gratuite. Juste informer ses citoyens, parce que.