Le Navet dans le coma: ralentissement ou arrêt définitif?
Société

Le Navet dans le coma: ralentissement ou arrêt définitif?

On ne connaîtra jamais les noms des deux auteurs du journal web Le Navet, blogue satirique mais poli transposé en revues de l’année imprimées en 2013 et 2014. C’est Antoine Ross-Trempe qui fait le point pour nous,  directeur général aux Éditions Cardinal.

Évidemment, on ne peut pas dévoiler leur identité, mais est-ce que tu peux nous dire si on avait affaire à de vrais journalistes? Il hésite un peu puis se risque: « disons que, ce que je peux dire, c’est que ce sont des gens qui travaillent dans le domaine des communications… mais je ne peux pas en révéler davantage! […] L’anonymat était nécessaire pour garder une certaine liberté et, aussi, ne pas être pris à droit et à gauche du spectre politique pour des considérations professionnelles. »

Ce qu’il faut d’abord savoir pour comprendre cette mort clinique, c’est qu’on ne peut pas – à moins de porter le prénom Mariloup – gagner sa vie avec un blogue au Québec. Le Navet était donc devenu un passe-temps très prenant pour ses mystérieux rédacteurs.

Vendredi dernier, rappelez-vous, ils publiaient cette déclaration facebookienne.

Chers lecteurs,Les milliers de manifestants amassés devant notre bureau depuis trois mois nous font comprendre que…

Posted by Le Navet on 2 octobre 2015

Bien que cette déclaration ouvre la porte sur d’éventuels articles mis en ligne de façon, disons, sporadique,  Antoine Ross-Trempe ne laisse pas planer de mystère. Le ralentissement du rythme de production ne leur permettra pas de publier un troisième Bye Bye littéraire. « À notre grande déception, les deux auteurs nous ont appris qu’ils n’étaient pas en mesure de faire le numéro de 2015. C’est à regret que nous avons appris ça. Je pense aussi que c’était une décision crève-coeur pour eux. […]Ils ne pouvaient pas, avec leurs engagements professionnels et personnels, garder la qualité au même niveau. »

En tout, les Daft Punk du web québ avaient publié 600 articles. Ils ont aussi vendu près de 7000 copies de leurs livres, plus de 2500 en 2013 et presque 4000 en 2014. « On se doutait qu’il y aurait ce genre de progression d’année en année et c’est pour ça qu’on était déçus. On souhaitait que ce soit récurrent, que ça devienne un must de fin d’année. »

Les bons coups du Navet sont nombreux. On se rappellera longtemps des fouilles à nues « respectueuses » autorisées par le ministre Bolduc. 

Mais aussi du party de fête raté de Couillard, de l’envahissement de ville Saguenay par Greenpeace et les intellectuels pour imposer une dictature écologiste et du site web du Bloc Québécois traduit en arabe.