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Les manigances d’un festival

Retour laborieux. Une boîte de courriel qui aurait pu servir de métaphore à la plateforme pétrolière de BP – et dont le dégât est, proportionnellement, à peu près équivalent. Un bureau empoussiéré. Vous savez ce que c'est.

Puis cette belle surprise. ManiganSes mérite vraiment son nom cette année: l'organisme a manigancé quelque chose de particulièrement intrigant pour les journalistes. J'ai leur mystère plein les bras en attendant la conférence de presse qui devrait éclairer ma lanterne. D'ici là, parce que je trouve ça l'fun, je partage les indices avec vous.

  1. Deux jeunes femmes sont venues déposer à mon bureau une (grosse) enveloppe. Jusque là, tout va bien.
  2. Dans l'enveloppe, un livre. Le choc du futur, d'Alvin Toffler, paru aux éditions Denoël/Gonthier dans la collection médiations.
  3. Dans le livre, un signet promotionnel annonçant la conférence de presse, glissé à la page 308. On peut entre autres lire dans cette page que selon John McHale, «Les milieux culturels les plus uniformes sont les enclaves primitives types. Le trait le plus frappant de notre culture "de masse" actuelle, c'est le large éventail et la diversité des choix culturels possibles… Il est facile de constater que la "masse" se scinde en de nombreux "publics" différents». Remarquez, je me suis arrêté à ça, mais il y avait peut-être une phrase plus signifiante ailleurs dans ces deux pages (308-309).
  4. À la toute première page du livre, il est écrit en vert «p. 399».
  5. À la page 399, un passage est souligné (aussi en vert) – le seul de l'ouvrage. «Nombre d'individus prisonniers d'un environnement monotone ou qui évolue lentement, veulent à tout prix s'en échapper et trouver un nouveau travail ou un nouveau rôle qui exige d'eux des décisions plus rapides et plus complexes».
  6. Et en quatrième de couverture (qu'on a travestie), bien sûr, on veut convaincre de la valeur du festival avec des informations plus ou moins factuelles présentant le festival sous forme de décompte: «13 spectacles en salles, 12 mille sourires, 11 grimaces, 10 spectacles déambulatoires gratuits, 9 cents applaudissements, 8 pays représentés, 7 pour la chance, 6 journées démesurées, 5 nuits endiablées, 4 projections de films d'animation, 3 prestations musicales, 2 expositions et 1 festival unique, audacieux et relevé».

On en saura plus. Mais déjà, ça met de bonne humeur au retour des vacances… Vivement que l'imagination serve – et soit stimulée – plus souvent.