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La garderie des analphabètes de la finance

Au Québec, nous avons fait collectivement le choix de proposer un système de garderies subventionnées. Par contre, depuis la naissance de ce programme coûteux, nous faisons face à un problème : l’offre ne suffit pas à couvrir la demande. Ainsi, nous nous retrouvons dans une société où certains sont privilégiés d’avoir une place en garderie subventionnée.

Pour contrer ce phénomène, le PQ annonce la création de 28 000 places supplémentaires pour les prochaines années. J’ai un profond malaise avec le système Québécois pour plusieurs raisons.

1)      Déséquilibre fiscal : Selon le modèle fiscal en vigueur, un couple ayant un revenu cumulatif de 40 000 $ serait plus avantagé de ne pas demander les services d’une garderie subventionnée et un couple gagnant 170 000 $ devrait tenir à sa place à 7 $. Pour les esprits dubitatifs, un simple exemple à 30 $ par jour par rapport à 7 $ par jour devrait suffire à prouver cette anomalie fiscale. http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/Budget/outils/garde_francais.html

2)      Millionnaires instantanés : Comme l’offre est inférieure à la demande pour les places subventionnées, toute personne obtenant un permis d’opération de garderie à 7 $ vient automatiquement de s’enrichir substantiellement. Une garderie subventionnée, c’est une garantie de rendement de 10 à 15 % annuel sur investissement sans prendre un risque associé. Comment alors attribuer les permis ? Pourquoi les permis ne se vendent-ils pas à la juste valeur marchande ? Comment attribuer un permis sans créer automatiquement une injustice sociale ?

3)      Libre choix :  Si le Québec désire subventionner la garde d’enfants, pourquoi ne pas laisser le libre choix aux parents en versant une allocation directement à ceux-ci ? Ceux-ci pourraient ensuite choisir la garderie de leur choix en payant le juste prix du marché.  

4)      La structure des CPE :  En créant les CPE, le gouvernement a encore alourdi ses obligations en éducation. De plus, certains CPE sont dédiés à une clientèle en priorité. Par exemple, un CPE est réservé en priorité aux employés de la Ville de Montréal. Comment un système se voulant égalitaire peut-il favoriser un contribuable par rapport à un autre ?

5)      Les doubles listes : Comme l’offre n’atteint pas le niveau de la demande, les garderies subventionnées ont le luxe de choisir leurs clients. On crée ainsi une distorsion dans un système se voulant universel. Officiellement, la double liste d’attente n’existe pas, dans les faits …

Comment peut-on penser à augmenter le nombre de places en garderies sans régler ces anomalies ?   Imaginons une situation où il n’y aurait pas de place pour tous à l’école publique ou que celle-ci était réservée à des employés de certaines compagnies ou entités. Cette situation serait la base d’une contestation populaire pour discrimination. Pourquoi dans la situation nous concernant la réflexion est-elle dans une condition d’inertie ?

Madame Marois, vous proposez d’émettre de nouveaux permis ? J’en prendrais trois s.v.p., et je pourrais prendre ma retraite sur le champ.