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La BD québécoise en 2014: l’année de la diversité

L’année 2014 a représenté un nouveau sommet pour la publication de bande dessinée au Québec, avec 168 albums rendus disponibles, en français ou en anglais. Rien de moins. La tendance à la hausse, amorcée depuis 1999, se poursuit donc, témoignant de la vitalité du milieu en province : c’est là l’une des conclusions du Bilan de la bande dessinée au Québec rédigé par Michel Viau pour le compte des éditions Mém9ire, qui vient tout juste d’être rendu disponible sur le Web.

Qui plus est, ces 168 publications ne sont pas l’apanage d’une poignée d’éditeurs, bien au contraire : pas moins de 46 éditeurs différents ont publié au moins un album en cours d’année, bien que 41,7% des publications soient le fait de trois éditeurs (Presse Aventure avec 18,5%, Scholastic Canada à 10% et Drawn & Quarterly avec 17,9%).

« Toutefois, ce nombre de publications, s’il est encourageant, ne doit pas masquer le fait qu’une grande partie des albums publiés au Québec est toujours constituée de traductions de bandes étrangères », spécifie le rapport. Ainsi, c’est 46,4% des titres publiés au Québec qui sont le fait d’auteurs étrangers. D’ailleurs, le gros des publications de Presse Aventure et l’ensemble de celles de Scholastic sont, en fait, des traductions. Pour la balance? Les autres principaux joueurs qui suivent sont La Pastèque (7,3%), Michel Quintin (5,8%), et les Éditions Pow Pow (4,4%).

Le Bilan note que plusieurs éditeurs jeunesse et généralistes se sont laissés tentés par la BD une nouvelle fois en 2014 avec un ou deux albums. « Toutefois, aucun de ces éditeurs ne possède pour l’instant de collection spécifiquement consacrée à la bande dessinée. Est-ce un effet de mode ou les prémices d’une production plus importante à venir? »

Large place à l’humour

Par ailleurs, pour Michel Viau, ce bilan 2014 de la BD québécoise permet aussi de déboulonner un mythe tenace : celui disant que notre bande dessinée est principalement constituée d’œuvres autobiographiques, intimistes et introspectives. « C’est en fait l’humour – faut-il s’en étonner? – qui domine très largement la production québécoise. » En fait,ce serait 76,8% des titres proposés en 2014 qui sont « humoristiques ou teintés d’humour. »

Cela, alors que, nous rappelle le Bilan, que la bande dessinée d’aventure, elle, se fait de plus en plus rare, depuis l’abandon de la collection Rotor aux 400 Coups et le presque arrêt des activités de la filiale des éditions Glénat en 2014. « La bande dessinée d’aventures est pratiquement le fait des seuls auteurs québécois qui oeuvrent pour des éditeurs étrangers », y indique-t-on. Résultat? 23 albums, publiés en Europe et aux États-Unis.

Avec, en plus, rapporte Michel Viau, de 7 ouvrages techniques traitant de différents aspects de la BD (technique, analyse, histoire, thème).

Et l’édition numérique? Inexistante. Avec seulement 8 albums publiés en 2014.

Voilà pour quelques faits saillants. Et, tel que mentionné, l’intégrale du rapport est disponible sur le Web, via les éditions Mém9ire : mem9ire.ca/rapport-viau.