Agnus dei : Une âme et son péché
Scène

Agnus dei : Une âme et son péché

La saison de la Rotonde se termine avec un chorégraphe de Québec. Dans Agnus dei, DANIEL BÉLANGER incarne un prêtre déchiré entre sa morale et ses désirs.

Il n’a pas chômé cette dernière année, Daniel Bélanger. Il sort d’une série de représentations de La Géométrie des miracles de Robert Lepage. Il a aussi participé à une autre pièce de théâtre, créé Transport de femmes pour les finissantes de l’École de danse de Québec, tout en continuant de chorégraphier pour le patin artistique. A travers ça, il a trouvé le temps de travailler sur Agnus dei, dont on a pu voir un extrait lors d’Ancrage en novembre.

Une semaine avant la première, il est satisfait de son travail. «Je suis content. Ça faisait longtemps que je cherchais à me rapprocher du théâtre», affirme-t-il. C’est qu’il remet en question ce style de danse abstrait, réservé, selon lui, à une poignée d’initiés et qui nécessite une lecture approfondie du programme. Son thème, il l’a voulu limpide.

Un prêtre, en prison, repense à sa vie. A travers dix tableaux le chorégraphe nous donne les indices pour comprendre l’homme et son passé. «Je n’ai pas fait cette pièce-là contre la religion. Ce qui m’intéressait, c’était de travailler le côté psychologique», précise-t-il. La double nature angélique-diabolique du personnage lui a inspiré son histoire. Il a créé la gestuelle à partir de ce qu’il a imaginé de ce prêtre, de sa façon d’être.

L’histoire de la création d’Agnus dei remonte à 1994, alors qu’il participait à un stage à Vienne avec Johann Kresnik, un des initiateurs de la danse-théâtre allemande. Le chorégraphe et metteur en scène avait imposé aux stagiaires de choisir un sujet bien ancré dans la réalité. Daniel Bélanger est tombé sur une BD de prêtres et de papes. Ça a fait clic!

Créée en neuf jours, la version présentée au public viennois n’était qu’une ébauche. Cette pièce, il devait la retravailler sporadiquement pendant quatre ans. Ces derniers mois, il a précisé les liens entre les scènes pour rendre la vie du personnage plus cohérente. Le retour sur le passé de cet homme a eu un autre effet «Je l’ai rendu plus humain. Avec Robert [Lepage], c’est ce que j’ai travaillé beaucoup. Ce prêtre est très touchant avec les enfants, compréhensif. Il peut aussi être sévère avec eux. Veux, veux pas, il est bien attachant.»

Du 4 au 6 juin
A la Salle Multi
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