Le Festival de nouvelle danse
Scène

Le Festival de nouvelle danse

Ce qui est extraordinaire avec le FIND, c’est qu’il nous permet de voir des spectacles de danse de haut calibre, et de nous faire découvrir des signatures audacieuses. Mais pour sa neuvième édition, du 28 septembre au 9 octobre, les découvertes de taille se comptent sur les doigts d’une main. C’est que les programmeuses ont préféré des compagnies ayant fait un tabac lors des éditions précédentes.

Elles ne le font pas uniquement pour une question de fidélité ou de rentabilité, mais plutôt par esprit pratico-artistique. En effet, parmi les 23 chorégraphes invités, certains ont monté leur pièce en relation avec le thème de cette neuvième édition du FIND: l’Afrique.

L’ouvre susceptible de faire battre des cours est sans doute Pour Antigone de Mathilde Monnier, présentée dès le 29 septembre. Créée en 1993, bien avant que les chorégraphes actuels ne s’intéressent à la danse africaine, cette danse-tragédie pour dix interprètes marque un tournant dans la carrière de la chorégraphe française. Elle a déjà dit à propos de cette pièce: «C’est une histoire autour de la mort, du deuil et de la politique. C’est aussi une manière de réhabiliter l’art africain dans la danse.»

L’Allemande Suzanne Linke et la Portugaise Clara Andermatt (découverte à l’édition 1997) risquent, pour leur part, d’émouvoir et de charmer. La première a conçu une danse-théâtre avec des interprètes sénégalais, (le 6 octobre à la salle Marie-Gérin-Lajoie); tandis que la seconde nous fera probablement rire avec une chorégraphie aux couleurs du Cap-Vert (dès le 1er octobre à la salle Marie-Gérin-Lajoie de l’UQAM).

Difficile de vous parler de la danse contemporaine africaine puisque elle en est encore à ses premiers balbutiements. Il faudra, comme pour les Portugais, il y a deux ans, s’en remettre au bon jugement de l’équipe du Festival. Cela dit, la courte vie de la danse contemporaine du continent noir n’exclut pas l’originalité ni le talent comme nous l’avait démontré la danse portugaise. La compagnie la plus prometteuse? Salia nï Seydou. Les chorégraphes-danseurs Seydou Boro et Salia Sanon ont fait partie de la distribution Pour Antigone de Mathilde Monnier, et leur pièce Figninto fut de la programmation du dernier Festival d’Avignon. Une jeune chorégraphe à surveiller: la Hollandaise Mirjam Bos qui se produit à Tangente.

Par ailleurs, les grosses pointures se nomment Karas, Anne Teresa De Keersmeaker,et Jean-Pierre Perreault. Des compagnies de niveau international dont les images chorégraphiques devraient nous trotter dans la tête des jours durant. Le Québécois Jean-Pierre Perreault livrera les 4 et 5 octobre une ouvre inédite pour 16 danseurs, L’Exil et L’Oubli, en plus de concevoir comme à son habitude les décors (des fresques mobiles) et les costumes.

Du côté des Québécois, les jeunes Dominique Porte et Harold Rhéaume feront leur rentrée dans les ligues majeures les 4 et 8 octobre. Une invitation prématurée? L’avenir nous le dira. On surveillera de près les créations de Lynda Gaudreau et d’Hélène Blackburn . La première, qui mène une carrière européenne depuis plusieurs années, signe une ouvre multidisciplinaire pour le moins intrigante avec, notamment, la participation des chorégraphes Jérôme Bel, Meg Struart et Benoît Lachambre. La seconde nous fera connaître Incarnation, une ouvre pour six danseurs en tournée européenne depuis l’année dernière. Danièle Desnoyers, à l’avant-scène de l’édition 97, revient avec une nouvelle pièce dans laquelle la musique occupera une place majeure. Enfin, Irène Stamou présentera un nouveau duo féminin accompagné par un chant a cappella de dix voix. Prometteur.

N. B. En raison du conflit de travail des techniciens de la Place des Arts, plusieurs spectacles du FIND ont dû être relocalisés. On se renseigne par le biais de la ligne téléphonique Info-Danse: (514) 990-3031; ou du site Internet www.festivalnouvelledanse.ca, ou l’article de Luc Boulanger dans la sectrion Théâtre du journal régulier.