Arts visuels : Nos choix
Scène

Arts visuels : Nos choix

Les Photos de Diane Arbus, Les Identités flottantes, La Biennale de Montréal 2000, etc.

Les Photos de Diane Arbus

Du 29 septembre au 7 janvier 2001

Au Musée des beaux-arts du Canada, à Ottawa
Malgré une carrière assez courte (rappelons qu’elle est morte en 1971, à l’âge de 48 ans) Diane Arbus est une des plus importantes photographes du XXe siècle. Cela est d’autant plus impressionnant que c’est seulement à partir de 1958, à 35 ans, qu’elle abandonna sa très fructueuse carrière de photographe de mode pour les magazines Harper’s Bazaar, Vogue, Glamour, Esquire, afin de se consacrer à une esthétique visuelle moins séduisante, voire monstrueuse. Ses sujets furent alors les personnages de cirque de Coney Island (hermaphrodites, filles à peau d’éléphant, nains…); des travelos de Manhattan; des enfants handicapés mentaux ; et autres êtres rejetés par la société. Elle allait même jusqu’à définir la finalité de son travail en disant vouloir "photographier le diable". Art angoissant mais incontournable. Cindy Sherman n’est pas loin. Sous le titre de Contes de fées pour grandes personnes, les photos de Diane Arbus, le Musée des beaux-arts du Canada a sélectionné 35 oeuvres de sa collections permanente.

Les Identités flottantes
De Louis Couturier et Jacky Georges Lafargue

Jusqu’au 22 octobre
Au Marché Bonsecours
Leur expo devait avoir lieu le printemps dernier. Elle vient enfin de débuter au Marché Bonsecours. Le duo Attitude d’artistes, fondé en 1991 par Louis Couturier et Jacky Georges Lafargue, vient de constituer un nouveau projet dans la ville. On se souvient de leurs spectaculaires affiches placardées sur les rues Mont-Royal et Saint-Denis en 97. Cette fois-ci, leur projet hors les murs, en collaboration avec la Galerie Vox, porte sur les concepts d’identité et de nation. Sujet sérieux et délicat, mais abordé avec une certaine légèreté.
L’expo s’intitule Les Identités flottantes… et des drapeaux, emblèmes habituels d’une identité nationale forte, y sont à l’honneur d’une étrange façon. Ils sont ici pervertis de leur fonction conventionnelle pour parler de migration et de mouvance culturelle… Art politique, me direz-vous? Saluerons-nous pour autant ces drapeaux-là? C’est à voir.


La Biennale de Montréal 2000
Du 28 septembre au 29 octobre
Au Taz Mahal
C’est avec une grande curiosité que nous attendons la 2e Biennale de Montréal. La commissaire Peggy Gale arrivera-t-elle à produire cette année un événement plus emballant que celui concocté en 1998? Le moins que l’on puisse dire, c’est que la critique avait été alors plus que mitigée.
Il faut dire que les biennales (à travers le monde) représentent toujours des exercices un peu périlleux. Toutefois, Peggy Gale apporte avec elle une expertise certaine en matière de grands événements artistiques (elle fut, entre autres, commissaire à la 3e Biennale internationale de la vidéo de Fukui City, au Japon, et à la 1re Biennale of the Moving Image à Madrid…), on peut espérer qu’elle évitera les écueils habituels et saura nous donner un panorama excitant et novateur de l’art actuel.
On surveillera aussi, avec grand intérêt, la participation de Sylvie Parent au volet des arts électroniques et de Georges Adamczyk à la section architecture. Une trentaine d’artistes seront au rendez-vous. Il s’agit d’une liste impressionnante de noms déjà bien reconnus (Francis Alÿs, Geneviève Cadieux, Rodney Graham, Michael Snow…) mais aussi de noms de jeunes créateurs ayant le vent dans les voiles (Nicolas Baier, Jean-Pierre Gauthier, Massimo Guerrera…).
La future Grande Bibliothèque a prêté le local de l’ex-Palais du commerce, rue Berri, pour cet événement. Nous avons hâte de voir le résultat.

Jean-Pierre Gauthier
Du 14 octobre au 11 novembre
À la Galerie B-312
Nous avions tout simplement adoré sa machine musicale – Improvisto – réalisée avec Mirko Sabatini sous le nom du Duo Travagliando pour l’événement Culbutes au Musée d’art contemporain, l’an dernier. Tout comme ses réalisations à Saint-Jean-Port-Joli, ou à la Galerie Montréal Télégraphe.
Jean-Pierre Gauthier est un jeune artiste bien présent sur la scène artistique québécoise depuis quelque temps. Et on ne s’en plaint pas puisque, chaque fois, il nous surprend intelligemment avec des oeuvres d’une très grande originalité, composées d’instruments de musique parfois inventés de toutes pièces et accompagnées de performances musicales captivantes.
Nous attendons donc avec grande impatience son installation interactive à la galerie B-312 à partir de la mi-octobre. Le titre en est Remue-ménage et il y sera question "du montage d’une exposition et du travail d’atelier, sur un mode humoristique qui n’est pas dépourvu d’une certaine absurdité". Pour l’instant, nous n’en savons pas plus. Mais parions qu’il saura nous remuer les tripes, encore une fois. Tambour battant.

Patrick Coutu
Du 16 novembre au 23 décembre
À la Galerie Clark
Dans le cadre de ses participations à Artifice 98 et à Compulsion (au Centre des arts Saidye Bronfman à l’été 1999), Patrick Coutu avait attiré vivement notre attention. Pour cette dernière expo, l’artiste avait réalisé une pièce intrigante intitulée La Moderne. Il s’agissait d’une sorte de cabane en bois, pour enfants, dans laquelle trônait une étrange structure ressemblant à un spoutnik. L’inventivité de l’enfance y rejoignait la magie de la science…
Pour son premier solo montréalais, à la Galerie Clark, Coutu semble vouloir continuer son exploration de l’univers onirique que propose la conquête des étoiles. Le communiqué de presse nous indique qu’il s’agira cette fois-ci d’une installation présentant "l’atelier d’un savant fou qui désire partir sur une autre planète". Ce jeune artiste arrivera-t-il à nous faire encore rêver?