L'Histoire de l'oie : De l'esprit de l'oie
Scène

L’Histoire de l’oie : De l’esprit de l’oie

Depuis sa création en 1991, L’Histoire de l’oie, production de la compagnie de théâtre Les Deux Mondes, a vu du pays, parlé quatre langues, touché grands et petits.

En français, anglais, espagnol ou allemand, L’Histoire de l’oie parle aussi, au-delà des mots, la langue du coeur et celle des images. Conjuguant musique, éclairage, scénographie et interprétation, ce spectacle, né d’une collaboration entre l’auteur Michel Marc Bouchard, le metteur en scène Daniel Meilleur, les concepteurs Michel Robidoux et Daniel Castonguay et les interprètes, aborde avec délicatesse un sujet difficile. À travers l’histoire de Maurice (Yves Dagenais), enfant mal aimé, et de son oie Teeka (marionnettiste: Patricia Leeper), la pièce, s’adressant au jeune public autant qu’aux adultes, traite de la transmission de la violence en milieu familial. Avec doigté, sans juger ni faire la morale.

Présent dès les débuts de l’aventure, le comédien Alain Fournier a pu, à maintes reprises, constater la dimension universelle du propos. "Je pense que c’est devenu un classique du théâtre jeune public à cause du thème et de son traitement. La façon ouverte et aérée de raconter la relation du petit garçon avec son oie permet au public de projeter dans cette histoire les événements marquants de sa propre enfance, ou même de l’histoire de son pays."

Touchant diversement les spectateurs, la pièce trouve un écho, quels que soient la culture ou l’âge. "Cette histoire d’un garçon et de son animal illustre une relation de base, que plusieurs ont connue ou, au moins, souhaitée. En plus, c’est plein d’humour, et le drame de Maurice est toujours évoqué en sous-entendus. Ainsi, malgré la complexité du thème, des enfants très jeunes peuvent recevoir la pièce; et un enfant qui ne connaît pas la violence familiale peut la voir sans être "traumatisé". Il en retient une histoire drôle, fantaisiste, malgré quelques moments plus tristes."

Où qu’elle passe, la pièce rencontre public enchanté, remué et critiques élogieuses. Comment s’explique un tel succès? "Aucun sujet, si important soit-il, ne peut justifier une mauvaise pièce de théâtre, répond Alain Fournier. Daniel Meilleur a fait une mise en scène très réussie avec l’intégration du son, de l’image, du silence, même; c’est un travail de collaboration. Ce sont ses qualités théâtrales qui font la force et la pérennité de la pièce."

Bilan, après 10 ans de tournée? "Ça a bien vieilli. L’exigence de ce spectacle difficile est toujours la même; mais on a gagné en souplesse. Le spectacle en devient encore plus envoûtant, plus subtil. En plus, c’est un défi qui se renouvelle: nouveaux publics, nouvelles langues. Et avec le temps, c’est toujours étonnant, et stimulant, de voir que le public réagit, rit aux mêmes endroits, quelle que soit la langue, quelle que soit la culture."

Du 23 au 27 octobre
Au Grand Théâtre
Voir calendrier Jeunesse


Toccata
Amateurs de théâtre et de musique, voici des visiteurs qui vous charmeront! Dans le cadre de la Saison Québec/Bordeaux: côte à côte, les Gros Becs, en collaboration avec L’Institut Canadien, présentent la compagnie Éclats qui jouera, pour les grands et petits (de 3 à 6 ans), Toccata. Spectacle alliant art musical et théâtral, Toccata s’inspire de L’Odyssée d’Homère; on y rencontre Pénélope, attendant son mari Ulysse revenant de la Guerre de Troie, chaque jour tissant et défaisant, la nuit tombée, le travail de la journée.

De leur "plancher musical", que chacun pourra explorer après la représentation, les interprètes invitent le public dans un monde aux frontières mouvantes où se côtoient, pour notre plaisir, mythe et formes artistiques multiples. Du 14 au 21 octobre, à l’auditorium Joseph-Lavergne. (M.Laliberté)