Les Bonbons assortis : Le temps retrouvé
Scène

Les Bonbons assortis : Le temps retrouvé

Les Bonbons assortis de Michel Tremblay, une succession d’exubérantes évocations familiales que René Richard Cyr transpose judicieusement à la scène.

Florilège de souvenirs d’enfance paru chez Leméac en 2001, les Bonbons assortis de Michel Tremblay prendront vie le 1er novembre sur la scène de la Salle Maurice-O’Bready. Habilement dramatisés par leur auteur, rondement mis en scène par René Richard Cyr et fougueusement défendus par une distribution hors pair, les récits de Tremblay manifestent plus que jamais leur truculence et leur incontestable théâtralité.

Afin de relier ces morceaux choisis dans le quotidien d’une famille pas banale, le narrateur, éternel alter ego de l’auteur, est tour à tour adulte et enfant. Bien qu’il prenne parfois part à l’action, la plupart du temps il observe et se contente de noter mentalement – pour plus tard – les répliques cinglantes que se lancent sa mère Nana (Rita Lafontaine), sa tante Albertine (Adèle Reinhardt), sa grand-mère Victoire (Pierrette Robitaille), son père Gabriel (Germain Houde), son oncle Josaphat (Pierre Collin) et sa voisine Lise Allard (Sandrine Bisson). Évoluant dans l’ingénieuse scénographie de Richard Lacroix – superbe métaphore de la mémoire, ce "miroir trompeur" où l’écrivain puise son inspiration -, Daniel Gadouas incarne à la fois l’homme dans la soixantaine et l’enfant de six ans.

Assez fidèle au texte original, l’adaptation annexe cependant une dernière scène (ou faudrait-il dire cène?) absolument magnifique. À la fin d’un spectacle dominé par l’humour – jamais Tremblay n’a écrit dans un esprit aussi franchement comique, jamais il n’a cédé à ce point à ce qu’il appelle son côté Gratien Gélinas -, le tragique reprend ses droits. Lorsque les personnages murmurent, en choeur, leurs plus inavouables confidences à l’oreille de l’écrivain, qui les consigne, l’émotion est à son comble. Si ces Bonbons assortis démontrent que leur auteur sait fort bien comment susciter le rire, ils prouvent également que ce dernier n’a rien perdu de son immense talent à émouvoir.

Le 1er novembre à 20 h
À la Salle Maurice-O’Bready
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