Baiseries : Brève Scène 2010-03-25
Scène

Baiseries : Brève Scène 2010-03-25

Dans 4 contes crades, au Fringe, Jean-Philippe Baril-Guérard répandait une indécence légère et sans conséquence, apprêtée à la manière du conte traditionnel et du conte urbain. Avec Baiseries, du Théâtre en Petites Coupures, son regard cru sur le stupre et la fornication est au service d’un décapant portrait de la génération Y. On y baise sans relâche entre deux déceptions amoureuses et quelques moments d’ivresse. Au moyen de dialogues réalistes ciselés et d’un jeu d’acteur à peine moins réaliste, versant un brin dans la caricature et l’ironie, l’auteur-metteur en scène installe une légère et intelligente distance critique. Heureusement, car son texte, bien que drôle et lucide, frise souvent l’excès et ne s’attarde pas à la mise en perspective. Des interventions hors scène créent un deuxième niveau narratif, entretenant un flou entre réalité et fiction. Sans doute est-ce pour mieux coller au réel, en plus d’inclure les acteurs dans le portrait social qu’ils s’attardent à peindre. On appelle ça de l’honnêteté.