Les Zapartistes : Fini les cyniques
Scène

Les Zapartistes : Fini les cyniques

Les Zapartistes persistent et signent. Ces révolutionnaires de l’humour sont toujours indignés mais affichent maintenant un regard neuf sur une année d’exception. L’espoir serait-il au  rendez-vous?

La revue de l’année des Zapartistes est maintenant un classique. Ce cabaret d’humour redouté par tous les politiciens de ce monde est passé maître dans la caricature géopolitique et sociale. Les comédiens et humoristes François Patenaude, Christian Vanasse et Brigitte Poupart sont unanimes au bout du fil, le secret des Zapartistes, c’est que chacun des membres cultive ses propres idéaux et que les monologues et sketches que le collectif nous présente sont le résultat de débats parfois houleux. "On est rarement d’accord sur quoi que ce soit, et c’est bien ainsi, nous indique Brigitte Poupart. Disons que les discussions sont plutôt animées!" Même la dernière campagne électorale fédérale a réservé quelques surprises au sein du groupe. "On a comparé nos votes entre nous et je peux te dire qu’on a eu des surprises, s’exclame Christian Vanasse. Mais moi, mon vote conservateur était purement stratégique!" conclut-il à la blague.

L’année 2011 a réservé une autre surprise aux Zapartistes, qui regrouperont sur la même scène les artistes Vincent Bolduc, Brigitte Poupart et Jean-François Nadeau (François Parenteau fait relâche cette année), ainsi qu’un trio de musiciens composé de Simon Estérez, Jean-Sébastien Nicol et Benoit Rocheleau. Alors que ces passionnés de politique luttaient avec acharnement contre le cynisme ambiant ces deux dernières années, un courant d’espoir est soudainement apparu. "Le printemps arabe et le mouvement des indignés, c’est nouveau et même encourageant, souligne Christian Vanasse. À cause de ça, j’ai trouvé que c’était plus facile d’avoir un fil conducteur pour ce nouveau spectacle. Le niveau de cynisme était tellement élevé ces dernières années qu’on ne savait plus trop comment rattacher tous les événements. Là, c’est l’inverse! On sent un frémissement dans la population et ça bouge. Bien sûr, on fait aussi une caricature de ces manifestations. Par exemple, tout est ordonné aujourd’hui, on dirait qu’il faut créer un groupe d’étude avant de pouvoir manifester. Nous, on va jusqu’à proposer une application "iRévolution" sur les téléphones cellulaires, question d’avoir un break!"

"Habituellement, on compose avec des événements avec lesquels on n’est pas d’accord et qu’on ridiculise, précise François Patenaude. Lorsqu’on se retrouve en face de sujets comme le printemps arabe ou les indignés, on se laisse emporter par l’engouement et ça nous touche. C’est particulier, car c’est sur une note d’espoir que ce spectacle s’est construit." "On a commencé les représentations de ce spectacle [au début du mois de décembre] sur une note d’espoir, acquiesce Brigitte Poupart, mais on reste attentifs à l’actualité, et peut-être qu’au mois de janvier, quelques bémols vont s’ajouter. Tout dépend du cours des événements. Jusqu’au 31 décembre, il pourra y avoir des modifications dans l’écriture."

La crise de l’euro, la faillite de la Grèce, Obama et le rêve qui s’écroule, Stephen Harper majoritaire et le NPD, la disparition du Bloc et bientôt celle de Pauline Marois, la CAQ… tous ces sujets peuvent être dans la mire des Zapartistes. Ils n’ont qu’à presser la gâchette du rire pour conclure l’année en beauté.