Marie-Gabrielle Ménard : Chercher la femme
Scène

Marie-Gabrielle Ménard : Chercher la femme

Exhumer les Bijoux au coeur de cinq interprètes féminines. Voilà le défi lancé à cinq chorégraphes masculins par Marie-Gabrielle Ménard, directrice artistique et générale de la compagnie Mandala Sitù.

Mandala Sitù a cette particularité d’être composée d’interprètes exclusivement féminines et d’engager des chorégraphes variés pour faire valoir leurs talents. En 2008, la compagnie s’inscrivait avec force dans le paysage artistique avec la sulfureuse Warning signée Dave St-Pierre. L’an dernier, elle poursuivait sa descente aux enfers féminins avec Tartare de Manon Oligny.

"J’avais envie de nouveaux regards masculins sur la féminité et de montrer la richesse de notre palette d’interprètes dans une oeuvre à contre-courant de l’étiquette trash qu’on a tendance à nous accoler", explique la danseuse Marie-Gabrielle Ménard, fondatrice de la compagnie qu’elle dirige de main de maître. Elle a donc choisi cinq chorégraphes aux esthétiques différentes pour exalter le côté lumineux des danseuses dans des oeuvres de 15 minutes accompagnées en direct au piano par l’auteure-compositrice-interprète Gaële. Chacun a travaillé une partition pour une interprète avec pour consigne d’intégrer les quatre autres danseuses

"Je me rends compte finalement que ces gars-là ont énormément de points communs, commente Ménard. Ce sont tous des intellectuels de la danse avec une approche conceptuelle du travail ainsi que des champs d’intérêt et compétences artistiques autres qui ont beaucoup nourri les processus. Louis-Martin Charest donne dans le cinéma; Normand Marcy aussi, en plus d’écrire; David Rancourt développe des concepts anatomiques liés à une approche archi-holistique, organique; Pierre Lecours connaît la musique comme personne et Brice Noeser nous a menées vers la littérature et des poèmes de Prévert."

Tous ont fait craquer le vernis des apparences et amené les interprètes dans des zones où on les a peu vues. Ménard campe un personnage théâtral entre le grotesque et le drame, Geneviève Bolla troque son armure de guerrière contre une force tranquille et Émilie Gratton voit son idéal de perfection s’évanouir dans des défis impossibles à relever. Et deux nouvelles recrues viennent compléter ce trio de base: l’intense Karina Iraola et la délicate Milan Gervais. Ménard leur a conçu un écrin de velours noir avec des robes de la designer Marie Saint Pierre et d’étonnants luminaires signés Emmanuel Cognée.