Jean-Philippe Joubert / Réminiscence : Vingt mille lieues
Scène

Jean-Philippe Joubert / Réminiscence : Vingt mille lieues

La compagnie Nuages en pantalon, Jean-Philippe Joubert en tête, souligne ses 10 ans avec une trilogie sur l’eau, dont Réminiscence constitue l’ultime volet.

Réminiscence

clôt le cycle ouvert avec Le chant de la mer (destiné aux enfants) et poursuivi avec L’ivresse des profondeurs (destiné aux adolescents). Pour le metteur en scène Jean-Philippe Joubert, il s’agit d’une "descente dans les profondeurs de l’eau comme dans les profondeurs de soi-même, où on rencontre des souvenirs, nos origines, notre corps, nos démons aussi, nos fantasmes. On passe à travers toutes ces couches-là, comme inconscientes, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un souffle de vie".

À coups d’interrogations, le spectacle explore ce qui nous constitue comme êtres humains. "Au début, c’est très concret. Plus on avance, plus c’est abstrait. Parce que plus on descend dans cette profondeur de l’eau, plus ça donne de la place à l’inconscient. Le travail sur l’impression acquiert alors une grande importance. La personnalité s’effrite au fur et à mesure qu’on descend, il y a de moins en moins de personnages."

Pour se donner les moyens de son exploration, l’équipe a travaillé de façon très physique, sensuelle, en appelant au corps et au mouvement. "Le langage gestuel et la présence physique portent la pensée différemment. Il me faudrait énormément de mots avant de rendre ce qu’un corps peut rendre présent à l’instant même, devant soi." Le collectif, visiblement, cherche à dire vrai: "L’authenticité est recherchée partout dans le spectacle. Et l’eau nous apporte tellement de contraintes que ça demande une vigilance et une implication de tous les instants."

L’eau, mot fondateur de la trilogie, agit au final comme une sorte de grammaire, un élément qui convie la réalité sur scène, en la faisant ressentir aux comédiens aussi bien qu’à l’auditoire. "L’eau fait partie de notre langage. On construit le spectacle avec de l’eau, et toutes les questions qui se sont retrouvées là sont venues de notre réflexion sur sa place symbolique dans nos vies. C’est une eau dans laquelle on s’immerge; il y a quelque chose qui est différent quand on plonge. On n’a qu’à s’immerger quelques secondes pour déjà sentir le monde complètement différemment."