Kira Ehlers / Sous-sol à louer : Cinq portes, deux locataires
Scène

Kira Ehlers / Sous-sol à louer : Cinq portes, deux locataires

Kira Ehlers n’y va pas par quatre chemins: Sous-sol à louer est une comédie légère dont la prémisse on ne peut plus élémentaire donne lieu à un vertigineux vaudeville!

Après un refus de la banque de lui prêter une somme supplémentaire, Simon, sans emploi depuis un an, décide de louer le sous-sol de la maison dont il a hérité à la suite d’un divorce. Astucieux, il sélectionne deux locataires: Philippe, qui n’est présent dans la région qu’en semaine pour le travail, et Lucie, qui travaille à l’extérieur et désire un pied-à-terre du vendredi au dimanche. Simon n’a qu’à s’assurer de replacer les biens de chacun avant son retour, et le tour est joué: il peut maximiser ses profits à l’insu de Lucie et de Philippe. Évidemment, comme dans tout vaudeville qui se respecte, le plan de rêve tournera rapidement en épisode cauchemardesque et les portes se mettront à claquer à une cadence croissante.

"Le texte [d’Anthony Marriott et Bob Grant, traduit et adapté par Robert Lavoie] m’a évidemment charmée; je ne m’attaquerais jamais à une matière que je n’apprécie pas. Par contre, j’ai l’impression qu’avec Feydeau, par exemple, il y a un peu plus de viande autour de l’os. Ici, l’intérêt réside dans l’action, les grimaces et les culbutes", affirme la metteure en scène Kira Ehlers, qui a souvent expérimenté le genre du vaudeville. "J’ai tout de suite pensé à Jerry Lewis, un grand comique avec une gestuelle très particulière. C’est dans cet esprit que j’ai abordé le travail avec les comédiens."

Alors que Sous-sol à louer est coiffée de la bannière "pièce communautaire", Ehlers tient à apporter quelques nuances. "J’ai la chance de travailler avec une distribution très expérimentée. D’un côté, nous avons des étudiants qui viennent de terminer un baccalauréat en théâtre à l’Université d’Ottawa et qui ont eu la chance d’étudier avec, entre autres, Jean Stéphane Roy et Joël Beddows. De l’autre, la distribution compte des comédiens qui ont déjà participé à plusieurs projets dans le milieu du théâtre communautaire et qui seraient probablement prêts à faire le saut dans le créneau professionnel du Théâtre de l’Île."

Puisque peu avaient déjà joué dans le registre de la comédie, Ehlers s’est assurée d’établir le rythme de la pièce dès les premières répétitions. Ainsi, la musique qui accompagne l’action a été intégrée lors de la troisième semaine de répétitions, permettant aux comédiens de développer un rapport très chorégraphié à l’espace. En ce sens, la metteure en scène compare l’univers de Sous-sol à louer à celui des cartoons et des sitcoms. "On dit souvent que le vaudeville est très ou trop exagéré, mais si on regarde les sitcoms américaines, on voit que le ton est absolument identique."

Loin du "travail de table" qu’Ehlers associe aux pièces très psychologiques ou au théâtre de création, Sous-sol à louer nécessite toutefois une grande maîtrise technique. Jointe à deux semaines de la première, elle conclut: "Demain, on entre au théâtre. J’aurai mes cinq portes." Experte en vaudeville, disait-on.

Du 31 octobre au 8 décembre
Au Théâtre de l’Île