Été culturel 2013 : Entre le rire et l'expérimentation
Spécial été culturel

Été culturel 2013 : Entre le rire et l’expérimentation

Pour les mordus du spectacle vivant, Montréal a trois visages en été: une ville d’humour, de théâtre émergent et de cirque. Tour d’horizon.

Les bonnes habitudes

Le circuit théâtral estival du Montréalais comprend toujours un passage par le Monument-National, où cette année Juste pour rire propose une comédie britannique de Richard Bean, Un homme, deux patrons, dans une mise en scène de Normand Chouinard. Une réinvention à l’anglaise de la commedia dell’arte: la pièce est inspirée du Serviteur des deux maîtres, de Carlo Goldoni. L’arrêt suivant est au Théâtre St-Denis, où la reine du divertissement Denise Filiatrault se mesure à Hairspray, le succès de Broadway, avec une distribution composée d’une marée de Star Académiciens et de quelques nouveaux visages. Avec les marmots, on se déplace ensuite au parc pour assister à une représentation en plein air de Hansel et Gretel, une production de La Roulotte dont la mise en scène a été confiée cette année à Charles Dauphinais (laroulotte.accesculture.com). 

Humour et théâtre trash au Zoofest

L’offre humoristique est abondante et le festival Juste pour rire a invité sur ses scènes les humoristes les plus en vue (détails de la programmation au hahaha.com). Notre attention se porte toutefois sur les nouveaux visages découverts par le Zoofest qui se déroule cette année du 4 au 28 juillet. En vrac, on note les noms de Marielle Couture, humoriste-sexologue, ou de Neev, de retour après un immense succès l’été dernier, ou encore de Martin Perizzolo et son humour cru, tout comme Ivana, vedette montante de la scène humoristique de Los Angeles. Surprise: le comédien Fabien Cloutier, connu pour ses contes insolents et son personnage d’homme rural à la langue bien pendue, se met en danger dans un spectacle de stand-up. À surveiller également: les doubles têtes d’affiche, soirées dans lesquelles deux jeunes humoristes mélangent leurs univers. Dans le lot, Mariana Mazza et Virginie Fortin risquent d’être remarquées, tout comme Phil et Mehdi, qui mêlent stand-up et effets visuels 3D. Zoofest est aussi réputé pour ses spectacles concept, comme Les Z’importés, qui donnent la parole à des immigrants venus dire aux Québécois leurs quatre vérités, ou le Showeb, une bataille de vidéos YouTube orchestrée par l’équipe du site petitpetitgamin.com.

Le parti-pris théâtral du Zoofest est clair et sans compromis: on y présente un théâtre de nature humoristique, mais souvent cru, trash ou absurde. Cameryn Moore arrive de Winnipeg avec Slut Revolution, qui met en scène une téléphoniste du sexe, et Jon Bennet ramène Pretending things are a cock, un gros succès du festival Fringe. Plus intrigante est la proposition de Stéfan Cédilot, Le U2 Show, qui met en scène un hyper-groupie de U2 dans un spectacle hybride, entre conte, performance et reconstitutions minutieuses des spectacles du groupe culte. Avant de devenir une websérie, Les aventures de Thierry Ricourt est de retour sur scène dans un making-of déjanté, entre théâtre et cinéma. Également à noter à vos agendas: la reprise de la pièce Le Bocal, qui a enflammé La Licorne plus tôt cette année avec son humour étrange et déconcertant, ainsi que le spectacle Die roten punkte – Kunst rock, œuvre d’un duo australien qui reconstitue les délires musicaux du groupe Flight of the Conchords. Les curieux iront aussi voir la comédie géopolitique Let’s start a country, de retour à Montréal après un passage remarqué en février.

Du théâtre émergent à la Zone Homa

Pour une cinquième année consécutive, Hochelaga-Maisonneuve accueille de jeunes artistes venus présenter à la Zone Homa des projets en chantier et des laboratoires de création. C’est là qu’on pourra entendre en primeur le nouveau texte de Jean-Philippe Baril-Guérard, Tranche-cul, qui mélange comme à son habitude le sexe et les hurlements. Éric Noël offre aussi son plus récent texte, une réflexion sur l’Europe actuelle dévastée par la crise. En version labo, on pourra découvrir Apocalypse me, de Bruno Dufort, un jeune metteur en scène dont le nom circule déjà beaucoup avant même le dévoilement de ses premiers travaux (zonehoma.com).

Et du cirque pour tous les goûts

Montréal est la ville du cirque: c’est du moins vrai en juillet. Montréal Complètement cirque continue son ascension et propose notamment Smashed, un intrigant spectacle de jonglerie impliquant 80 pommes et 9 jongleurs; Attrappe-moi, un party acrobatique de la compagnie Flip; S, qui marque le grand retour de la compagnie Circa et Propaganda, une œuvre politisée des acrobates australiens Jo-Ann Lancaster et Simon Yates. Sans oublier le spectacle d’ouverture du cirque Éloize, Le music-hall de la Baronne, conçu pour plaire à tous.