Cristina Moscini / Burlestacular : Québec love
Scène

Cristina Moscini / Burlestacular : Québec love

Burlestacular déshabille la Québécoise, c’est le plus coquin des cours d’histoire du Québec.

Un cours d’histoire, c’est plate, non? Mais un cours d’histoire qui aurait remplacé les habituels profs barbus par des effeuilleuses? Voilà un fantasme auquel donne forme le spectacle Burlestacular déshabille la Québécoise, pendant lequel la naïve Rose Latulipe, la flamboyante Alys Robi et la tapageuse Michèle Richard paraderont sur la scène de l’Impérial. «On voulait raconter des événements qu’on connaît tous, mais de manière plus frivole, et rappeler à la mémoire collective des femmes importantes», explique Cristina Moscini, fondatrice et directrice artistique de la coquine troupe Burlestacular. Sous son mignon ET redoutable nom d’artiste, Bambi Balboa, la voluptueuse allumeuse au teint de lait incarnera pour sa part la gourmande Ginette Reno. «On a aussi un numéro sur le référendum, durant lequel une des filles interprète littéralement le vote référendaire, et un numéro sur la poutine durant lequel se rencontrent musicalement Moi j’mange d’Angèle Arsenault et un hit de Donna Summer.»

Dans la foulée du mouvement néoburlesque, qui revisite depuis les années 1990 l’esthétique des cabarets parisiens style Moulin Rouge comme celle des égéries de l’âge d’or américain du burlesque (années 1940 et 1950), les ensorcelantes épigones de Burlestacular n’entretiennent aucune gêne, au contraire, à se réclamer du féminisme tout en désagrafant d’une main gantée leur corset. «Je ne vois que du positif dans notre sensualité. Je reçois des messages de femmes qui me disent se sentir mieux dans leur corps après avoir assisté à un de nos spectacles. De la nudité, il en a aussi au théâtre et dans la danse. L’aspect séduction souvent associé au burlesque gêne certaines féministes, mais je leur dis de venir voir à quel point nous ne sommes pas là que pour flasher nos pasties [ces petits cercles de tissus qui recouvrent les mamelons des effeuilleuses]. Nous avons un désir de créer de vraies mises en scène, d’élaborer un vrai discours», plaide la prima donna de la troupe qui lance ces jours-ci un premier calendrier affriolant.

Face à un théâtre contemporain qui se complaît parfois dans une certaine austérité et un rock indé qui valorise trop souvent un stoïcisme barbant, Burlestacular se dresse en dernier défenseur d’un jouissif art de l’exagération. «Quand tu penses que c’est trop gros, rajoutes-en une couche encore. C’est ça le burlesque. Côté maquillage, on arrête juste une coche avant clown. J’aime les spectacles qui ne lésinent pas sur les effets. J’aime ça gros! J’aime aller jusqu’au bout dans l’excès de folie, de sensualité et de couleurs. Ça donne un relief à la vie, une douceur à l’âme et au cœur.»

Lancement du calendrier Burlestacular

Le 17 octobre de 17h à 20h

Au Petit Impérial

Burlestacular déshabille la Québécoise

Le 2 novembre à 21h

À l’Impérial