Zone Homa : 3 questions à Marie-Claude Verdier
Scène

Zone Homa : 3 questions à Marie-Claude Verdier

Dans Nous autres antipodes, qui sera lue le 19 août dans le cadre de Zone Homa, Marie-Claude Verdier invente une révolte au cœur d’une maison de banlieue.

Voir: C’est une pièce mi-réaliste, mi-fantastique. Que voulez-vous raconter par là?

Marie-Claude Verdier: «C’est l’histoire de quatre jeunes adultes qui décident de prendre une maison de banlieue d’assaut pour y vivre, comme un squat, de manière pirate. Tranquillement, ils vont transformer la maison, en faire un château-fort puis un bateau avec lequel ils vont partir sur l’eau. Je m’inspire un peu du cinéma de Terry Gilliam, et on peut dire aussi que c’est un univers un peu absurde. Mais tout cela est sous-tendu par une réflexion qui m’habite depuis longtemps autour de la notion de révolte et autour des conflits intergénérationnels. Comment une génération peut-elle s’approprier des images de révolte quand la génération précédente a accaparée toute idée de révolution? Je m’intéresse d’ailleurs aux nouveaux paramètres de la révolution, à la manière dont cette notion se transforme en ce moment. Mais c’est aussi une comédie qui, j’espère, va beaucoup faire rire le public.»

Voir: La banlieue est rarement, de nos jours, le lieu de la révolution. Pourquoi ce choix?

M-C.V.: «C’était surtout pour inscrire l’intrigue dans un questionnement sur les différentes manières de se révolter chez les boomers et chez la génération Y. La pièce se passe dans la maison des parents et s’inscrit dans ce lieu chargé de la mémoire familiale. Mais, de manière générale, je m’intéresse beaucoup aux lieux de la naissance de l’utopie, et la maison va vite être déplacée de la banlieue pour aller ailleurs. J’ai notamment lu Hakim Bey sur les zones autonomes temporaires et je m’intéresse aux raves, entre autres zones de liberté.»

Voir: Comment définiriez-vous votre écriture, votre langue?

M-C.V.: «La pièce est écrite dans une langue volontairement quotidienne, je joue avec les niveaux de langue, notamment parce que je m’intéresse aussi beaucoup aux ruptures entre les différentes classes sociales. Il y a une musicalité dans les dialogues, je pense, et un rapport très fort avec l’anglais.» 

Le 19 août à la Maison de la culture Maisonneuve zonehoma.com