D pour Dieu : Noms de Dieu
Scène

D pour Dieu : Noms de Dieu

Simon Boudreault sonde la faculté humaine de croire en plus grand que soi dans D pour Dieu?, une fable douce-amère sur le doute et la désillusion.

Note de la rédaction: Cette critique a d’abord été publiée le 10 mai 2012

Au commencement était un bambin autour duquel tout gravitait. Sitôt, il se prend pour Dieu lui-même. Jusqu’à ce qu’il subisse l’affront de se voir obligé de manger de la purée de navets. Nul Maître absolu ne subirait tel affront. L’enfant à l’imagination fertile en vient à penser que la divinité s’incarne dans ses géniteurs. Le fils de Dieu déchantera lorsque ceux-ci divorceront. Après ces déceptions, il se tourne vers le Dieu des églises – reconverties -, vers l’euphorie de l’amour – déçu -, vers l’anarchie, les causes humanitaires et ainsi de suite. Avec son jeu physique et son texte truffé de métaphores rigolotes, Simon Boudreault nous entraîne dans la vie attendrissante de cet individu à l’étonnante soif de croire. Or le doute l’assaille à chaque carrefour.

Le comédien, metteur en scène et dramaturge (Sauce brune,Soupers) est accompagné sur scène de la marionnettiste Karine Saint-Arnaud qui incarne avec brio (parfois à l’aide de marionnettes ou d’objets) plusieurs personnages: parents (« le barbu et les mamelles »), copains, amie de coeur, enseignante, spectre de Mozart… ou encore les amis anarchistes personnifiés par des paires de bottes. Ludique et efficace. Le musicien Maxime Veilleux vient quant à lui ponctuer, finement ou avec emphase, les soubresauts de l’épique récit.

D pour Dieu? s’essouffle néanmoins en seconde partie lorsque le protagoniste dépressif se porte vers le satanisme et qu’il entre dans une transe intergalactique… Heureusement, sa quête de sens se conclut joliment. Après avoir constaté la laideur et l’injustice du monde, l’homme reviendra sur Terre et à l’essentiel. Au contact d’une enfant qu’il console d’une peine incommensurable, il se mettra enfin à croire en la vie, tout simplement.

Du 7 au 29 novembre aux Ateliers Jean-Brillant

 
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