Attrape-moi / Flip FabriQue : La fête à l'amitié
Scène

Attrape-moi / Flip FabriQue : La fête à l’amitié

De retour de Berlin où ils ont tenu l’affiche pendant six mois, les joyeux artistes de la compagnie Flip FabriQue dégainent dans Attrape-moi leur cirque vitaminé et taquin à la Tohu pendant tout le temps des Fêtes. Party!

Ils font de leur amitié, chaque soir, une fête. Leur spectacle flirte avec toutes les disciplines circassiennes: sangles aériennes, cerceaux, diabolo, barre russe, banquine, jonglerie, hula-hoop, trampoline. Et la chimie fonctionne grâce à leur franche camaraderie. Attrape-moi est un grand spectacle sur l’amitié, une célébration de la vie de groupe et un éloge aux amis sur lesquels on peut toujours compter.

«L’amitié entre nous est immense, explique le directeur artistique Bruno Gagnon, et le spectacle est entièrement appuyé sur cette complicité. L’idée est de faire sentir cette cohésion, de réfléchir par les moyens de la scène à cette forte amitié, de représenter l’énergie réelle qui nous unit, l’essence de cette amitié. En termes acrobatiques, ça nous permet de travailler les motifs de la confiance et de l’unité. Le spectacle s’appelle Attrape-moi pour faire écho à cette idée de l’ami sur lequel on peut s’appuyer, qui ne nous laissera jamais tomber et qui sera toujours bienveillant et attentionné. C’est un spectacle festif, mais traversé de tendresse.»

Tous originaires de Québec et finissants de l’École de cirque locale, les artistes de Flip FabriQue ont fondé leur compagnie après quelques années passées loin les uns des autres, à travailler pour le Cirque du Soleil et pour Éloize, ou dans les cabarets allemands. «Pour un artiste de cirque, dit Gagnon, travailler pour le Cirque du Soleil pendant de nombreuses années peut créer une sorte d’usure ou de lassitude, et il faut savoir sortir de cet engrenage-là.» Il précise tout de même qu’il a été heureux au sein de l’institution phare du cirque québécois et que le spectacle qu’il a joué près de 1500 fois lui «permettait tout de même de s’épanouir». Mais le goût de retrouver les vieux amis et «le besoin de revenir aux sources, de travailler dans une plus grande interdisciplinarité» a été plus fort que tout. Quand il a pris le téléphone pour retrouver ses vieux potes et leur proposer de travailler ensemble, leur réponse a été rapide et unanime.

«L’idée de créer un cirque multidisciplinaire est vraiment ce qui nous anime le plus, dit-il. Je pense que notre formation à l’École de cirque de Québec nous a inculqué très fortement ce désir de toucher à toutes les disciplines circassiennes et d’avoir envie de butiner de l’une à l’autre, de les maîtriser toutes. Ça nous nourrit.»

Le succès a été rapide. Depuis que le spectacle a été vu au festival Montréal Complètement Cirque à l’été 2013, Flip FabriQue a beaucoup voyagé et a notamment joué Attrape-moi au Chamäleon Theater de Berlin pendant six mois, tout en visitant quelques villes américaines. On les retrouve donc à la Tohu puis en tournée québécoise (dans les couronnes montréalaises, mais aussi à Mont-Laurier) dans une version hyperrodée du spectacle. «On a pu approfondir, laisser le spectacle respirer, le rendre plus souple, naturel, à la fois plus solide et plus malléable.»

Ainsi l’humour taquin sur lequel s’appuient les ressorts dramatiques s’est beaucoup affiné et il est désormais propice à des moments improvisés. «On aime se jouer des tours, laisser une place à l’imprévu, se permettre des décrochages: on travaille dans cet état d’esprit taquin assez naturellement – et le spectacle est conçu de manière à architecturer un espace de ludisme de manière assez libre et légère.»

S’ils aiment que leurs spectacles soient dramatiquement très construits et portés par une énergie particulière, qui va au-delà de la logique du numéro de cirque, les artistes de Flip FabriQue se soucient aussi de virtuosité technique. «Le ciment de nos créations, dit Bruno Gagnon, n’est pas dans la dramaturgie, mais dans le langage acrobatique. Je pense, et je le dis sans vouloir être arrogant, qu’on propose un cirque de très haut niveau.»

Et malgré des numéros acrobatiques imposants comme le trampo-mur ou des numéros aériens très assumés, Gagnon dit chercher à faire un cirque intimiste, «dans lequel s’opère un délicat dévoilement de soi, ou une forme d’abandon».

Le tout enrobé d’une trame sonore aux accents pop, dans une mise en scène du comédien Olivier Normand. Une recette gagnante. 

À la Tohu jusqu’au 3 janvier