Wildside Festival / Entrevue avec Anders Yate : Playday Mayday / L'obsession du jeu
Scène

Wildside Festival / Entrevue avec Anders Yate : Playday Mayday / L’obsession du jeu

En début d’année à Montréal, le Wildside festival offre un regard sur la jeune scène anglomontréalaise et sur quelques productions canadiennes d’intérêt. Anders Yate, célèbre membre de la troupe locale Uncalled For, dévoile quelques bribes du nouveau spectacle Playday Mayday.

Ils s’appellent Anders Yate, Caitlin Howden, Dan Jeannotte, Jacynthe Lalonde, Matt Goldberg, Mike Hughes et Nicolas Wright. Le public anglo-montréalais les connaît bien: ils sont des improvisateurs hors-pair, des comiques reconnus et des adeptes du festival Fringe, où leurs spectacles à sketchs et leurs pièces entièrement improvisées réjouissent les foules depuis plus de dix ans.

Ce sont, en outre, de grands enfants. Et la trentaine n’y changera rien. Dans Playday mayday, ils ont décidé d’affronter une fois pour toutes leur obsession du jeu et du ludisme, revisitant sur scène les meilleurs jeux de leur enfance avec leurs corps d’adultes et leurs voix graves. «Le jeu, ça nous obsède, dit Anders Yate. On a commencé par mettre en scène des enfants qui jouent, mais on s’est aperçus rapidement que ce qui nous intéresse davantage est de questionner notre désir de jouer aux jeux d’enfants en tant qu’adultes. On est de grands nostalgiques et je pense que c’est une caractéristique partagée par plein de gens de notre génération, plein de trentenaires qui s’ennuient de jouer à des jeux puérils et qui veulent le faire sans sentiment de culpabilité.»

Se tisse au fil du spectacle, même si le ton Uncalled For est sans prétention, un discours souterrain sur la «difficulté de devenir adulte». «Le refuge dans l’enfance, pense Yate, est un réflexe que plusieurs d’entre nous continuons d’alimenter, qu’on le veuille ou non, qu’on le fasse consciemment ou non. On explore ça dans le spectacle, notamment en créant une forte opposition entre l’idée de suivre les règles dans les jeux, ou de jouer sans règles. C’est un spectacle sur les rapports antagonistes entre des modes de pensée plus rigides, conformes aux normes, et d’autres plus libres et plus créatifs, lesquels nous appellent très fort malgré la trentaine et les responsabilités. C’est aussi un questionnement sur le choix d’une vie d’artiste ou d’une vie dénuée d’art, en quelque sorte.»

Du jeu du cowboy et de l’Indien jusqu’aux jeux d’échecs, la joyeuse troupe explore des visions du monde très opposées.  Le théâtre, pensent-ils, est le meilleur endroit pour explorer ce ludisme enfantin – ils promettent donc une théâtralité exacerbée pour effectuer un retour en enfance radical.

Playday mayday , c’est aussi une aventure risquée. À quoi fait donc référence le cri d’alarme du titre (mayday)? «On aime les titres qui jouent avec les double sens et avec les sons, et celui-ci évoque l’élément de danger et de risque qui parcourent nos sketchs. C’est essentiellement l’histoire de quelques personnes qui veulent redécouvrir leurs jeux d’enfants mais qui risquent ainsi de disparaître dans un monde de jeu, de se perdre dans une enfance perpétuelle. On se questionne sur ce danger de ne pas savoir grandir.»

Êtes-vous prêts à jouer?

 

Du 7 au 17 janvier au Centaur dans le cadre du Wildside Festival
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*Spectacle en anglais