Vincent de Repentigny / Ceci est un meurtre : La peur au ventre
Scène

Vincent de Repentigny / Ceci est un meurtre : La peur au ventre

Avec ses comparses Rébecca Déraspe et Mellissa Larivière, le metteur en scène et codirecteur artistique du OFFTA Vincent de Repentigny prépare un spectacle immersif et peut-être effroyable: Ceci est un meurtre.

Est-ce un spectacle de peur, destiné à vous horrifier? Ou une pièce abordant de biais l’insécurité et la paranoïa pour inviter à une réflexion sur nos peurs collectives? En invitant les spectateurs dans un espace immersif où ils auront (ou non) la possibilité de construire l’action en compagnie du comédien Simon-Pierre Lambert, Vincent de Repentigny et son équipe d’endoscope.collectif mêlent les cartes et interrogent les craintes qui nous freinent dans notre mouvement vers l’autre.

«On a voulu, dit l’artiste, explorer la notion de peur comme outil théâtral, comme vecteur de la relation acteur/spectateur. On s’intéresse à la fonction sociétale de la peur, à la manière dont elle agit sur l’individu, le paralysant ou le forçant à réagir, le mettant d’une manière ou d’une autre en parallèle avec l’autre et avec la société.»

Dans ce spectacle performatif conçu autour d’interactions plus ou moins dirigées entre le comédien et les spectateurs, à travers une série de microactions, la scène devient une «zone de danger», un «espace gentiment périlleux». «Il s’agit de créer entre le spectateur et l’acteur des instants, des moments particuliers, dans lesquels le public n’est jamais totalement libre, mais où il peut exercer une certaine influence sur l’action dramatique. On crée un inconfort, un malaise, mais aussi un sentiment de responsabilité du spectateur à travers sa présence en scène.»

Dans une société de plus en plus obsédée par la sécurité, où la moindre occupation d’espace par les citoyens est encadrée de présence policière et où la crainte du terrorisme envenime le rapport entre les groupes sociaux et ethniques, comment peut-on réapprendre à apprivoiser l’autre et à juguler la peur? Vincent de Repentigny dit «travailler sur la peur de manière intime et intériorisée», mais il est clair, précise-t-il, «qu’on peut faire une lecture politique de l’objet».

«La peur de l’autre, précise-t-il, ainsi que les incompréhensions nées de la solitude et de l’isolement des individus ou des communautés qui forment nos sociétés, sont abordées en filigrane. Ceci est un meurtre est un objet intime, mais il se veut métaphore de la relation au monde. La peur, c’est un sentiment abstrait et sournois, qui se développe dans une multitude d’émotions, de l’angoisse intériorisée de l’individu anxieux jusqu’à l’insécurité très sociale vécue par les gens dans les lieux publics. Ce sont deux peurs de nature bien différente, mais qui cohabitent et que nous allons entrechoquer dans ce spectacle.»

Difficile d’en savoir plus, puisque ce «spectacle hybride» repose aussi beaucoup sur des éléments de surprise…

Du 7 au 25 avril aux Écuries