Édith Patenaude / Hier est un autre jour : Jour de la marmotte
Scène

Édith Patenaude / Hier est un autre jour : Jour de la marmotte

Pour une 13e année consécutive, le Théâtre Voix d’Accès s’installe entre les murs mythiques du Théâtre Petit Champlain pour dérider leur fidèle public avec un spectacle intemporel aux accents français.

Il y a quelque chose de surnaturel dans la pièce choisie cette année par Emmanuel Bédard et Nicolas Létourneau, cofondateurs de la compagnie, reconnue pour présenter annuellement, à Québec, du théâtre d’été majoritairement tiré du répertoire de l’Hexagone. Hier est un autre jour, situe l’action au cœur d’un bureau d’avocat, où Pierre Maillard (Bédard) tente de conclure un important procès. Ses plans seront troublés, alors que le temps se noue en boucle, le piégeant entre les heures répétitives d’une même journée dont il semble être le seul témoin. Charmée par le scénario improbable de Sylvain Meyniac et Jean-François Cros, Édith Patenaude s’est rapidement greffée au projet avec beaucoup d’enthousiasme, à titre de metteur en scène. « Ils m’ont proposé le texte et je l’ai lu avec beaucoup de plaisir. C’est un comique de situation très chouette et assez audacieux […] Le show est bien écrit, c’est un texte solide où il n’y a pas du tout de temps morts », explique-t-elle, enjouée. « Comme public, on s’identifie très fort au personnage principal et à son incompréhension de la situation. De le suivre et de voir augmenter sa panique, ça impose un rythme naturel, un élan dans lequel on ne s’ennuie pas du tout. »

Cette nouvelle comédie estivale s’annonce donc être plutôt sportive, donnant à voir un jeu très physique, rythmé par les nombreuses répétitions de scènes presque identiques, desquelles les acteurs devront tenir un compte très serré jusqu’à la fin de ce jour de la marmotte. Selon Emmanuel Bédard, cela constitue un défi tout aussi intense de jouer ce type de rôle en été que dans n’importe quelle comédie présentée en saison régulière. « Il faut que l’histoire nous intéresse, comme spectateur, à la base. Le fait que ce soit drôle, c’est un « gravy » par dessus. Tant que les personnages de l’histoire sont honnêtes et sincères et que le texte est bien construit, ça permet de jouer avec autant d’investissement qu’on pourrait jouer un drame. » Même son de cloche pour Édith Patenaude, qui maintient que son travail n’est pas différent d’une saison à l’autre : chaque projet porte son contexte et ses besoins.

Par ailleurs, il s’avère que « théâtre d’été » ne rime pas systématiquement avec humour de premier degré, explique la metteur en scène. « La comédie française peut reposer sur différent mécanismes. […] Tout ne repose pas juste sur une belle blague grasse, mais aussi sur le fait de créer une situation qui est très drôle. C’est tout aussi divertissant, mais plus brillant! » Faudrait-il donc revoir notre conception de ce bon vieux théâtre d’été québécois? « Au Québec, on a un historique qui est très « une ligne, un punch », qui tend à changer dans les dernières années et qui renouvelle bien le genre. Il y a des jeunes compagnies dans la région qui ont pris en main de faire un théâtre d’été de qualité, qui fait appel à l’intelligence des gens. Se divertir intelligemment, ça me fait plaisir de participer à ça. »

 

Théâtre Petit Champlain

Du 22 juillet au 29 août