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Jean Leloup à l’ADISQ

Depuis hier matin, j'en entends de toutes les couleurs au sujet de la prestation de John The Wolf au Gala de l'ADISQ de dimanche soir.

"Il avait l'air gelé!"
"Il se sacrait carrément du public!"
"Il ne sait plus chanter!"

J'avoue avoir été moi-même déboussolé par sa version criée-plus-que-chantée de "La plus belle fille de la prison". Sous son gigantesque chapeau de cowboy noir lui donnant des airs de fossoyeur du Far West, il a balancé les lignes de sa chanson comme pour assommer la foule trop sage assise devant lui, comme pour brasser la cage d'un parterre un peu tranquille à son goût attendant la fin du Gala pour aller boire au party.

Non, Jean Leloup n'est plus ce qu'il était. Depuis "Mexico", j'avoue l'avoir un peu déserté. "L'amour est sans pitié", "Le Dôme", "Les Fourmis" et "La vallée des réputations" ne sont plus qu'une époque lointaine où Leloup avait de l'aplomb derrière sa folie, un cran de chien contrôlé qui rendait toutes ses apparitions mémorables.

N'empêche que dimanche soir, avec mon air de gars étonné qu'on venait de réveiller dans son divan, je n'ai pu m'empêcher de regarder Jean Leloup jusqu'au bout. Scotché à mon téléviseur. À une époque télévisuelle tellement morne et prévisible qu'on peut la regarder sur MUTE, voir débarquer ce cowboy rock de l'apocalypse accompagné d'une orchestre presque reggae a complètement bouleversé le zappeur en moi. Même mon téléviseur ne s'en est pas remis depuis.

Je ne sais pas si j'ai aimé la performance de Leloup dimanche soir.
Seulement, je n'avais encore jamais rien vu de tel.