Société

Droit de cité : Interdit d’afficher

La semaine dernière, Noushig Eloyan, l’ex-présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal rabaissée au rang de seconde, nous a entretenus de ses nouvelles responsabilités: les vidanges et les stickers.

Elle nous a annoncé que la Ville s’apprêtait à adopter un paquet de réglementations destinées à interdire non seulement les fameux petits sacs blancs, mais aussi les graffitis, les tags, les stickers et l’affichage sauvage.

Est-ce à dire que d’ici septembre, date de l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, on a le droit de coller un avis de vente de garage sur le poteau en face de chez nous?

Non. Tout simplement parce que l’article 469 du Règlement d’urbanisme U-1 interdit déjà ce genre de pratique!

C’est ce qu’on appelle avoir l’esprit de récupération.

C’est une ancienne tradition politicienne qui table sur la mémoire défaillante de l’électeur. Cela se résume à annoncer, en primeur, un projet au moins quatre fois:

1) Annoncer en primeur son intention de participer à un projet d’envergure et porteur d’avenir.

2) Annoncer en primeur sa participation à un projet d’envergure et porteur d’avenir.

3) Annoncer en primeur un projet d’envergure et porteur d’avenir, et procéder à la première pelletée de terre.

Et 4) Annoncer en primeur un projet d’envergure et porteur d’avenir, et procéder à l’inauguration en coupant le traditionnel ruban rouge.

Un règlement qui ne colle pas
Blague à part, reconnaissons d’emblée qu’il doit y avoir une forme de contrôle à l’égard de l’affichage sauvage. Mais pour une ville d’un million d’habitants, il n’est pas facile de permettre à la chèvre et au chou de prospérer dans le respect de l’intégrité physique et morale de l’une et de l’autre.

Prenez le règlement actuel, par exemple.

Selon ce règlement, seuls ceux qui paient des sommes astronomiques (comme les fabricants de bière et de chars) ont le droit de coller des annonces sur les équipements de la Ville. Les autres _ c’est-à-dire vous et moi _ n’ont pas le droit. Pas de minous disparus ou de ventes de garage; que des gros événements.

Or, comme la Cour suprême l’a dit à la Ville de Peterborough, ce règlement serait inconstitutionnel car il brimerait la liberté d’expression. À moins, bien entendu, que la Ville offre une solution de rechange à ses citoyens _ comme des babillards publics à l’usage exclusif du peuple.

Or, des babillards publics, à Montréal, y en a-t-il?

Jusqu’à maintenant, j’en ai repéré deux: sur l’avenue du Mont-Royal, près de l’avenue du Parc, et en face du carré Saint-Louis. Il semble que la Ville ait préféré consacrer ses énergies à installer des supports à vélos _ même si, dans certains coins, ils sont aussi utiles qu’un parcomètre sur le rang 7 à Saint-Cléophas.

Récemment, l’activiste Jaggi Singh a reçu une contravention de 135 dollars pour avoir collé une affiche sur un poteau. Il a voulu tester la constitutionnalité du règlement en contestant sa contravention en cour municipale. Mais à la dernière minute, la Ville a retiré ses accusations pour éviter un procès ennuyeux. Fort de cette victoire, Singh lance un appel à la désobéissance civile, question d’enterrer une bonne fois pour toutes ce règlement. Les intéressés peuvent lui écrire à: [email protected].

Il semble que la Ville ait déjà répondu favorablement à l’appel. En effet, pour annoncer la Journée portes ouvertes des musées montréalais et la campagne pour l’air pur, la Ville a collé de belles affiches sur des bâtiments!!! Avec les logos de la Ville et de la STCUM bien en vue sur les publicités.

Faites ce que je dis, pas ce que je fais…

Je m’appelle Bourque, Pierre Bourque
Un sous-comité du Sénat américain a dévoilé la plus grosse affaire d’espionnage depuis que les Soviétiques ont fait main basse sur les plans de la bombe atomique.
Ainsi, la Chine connaîtrait dans les plus menus détails chacune des armes stratégiques américaines, dont la très secrète tête nucléaire miniaturisée.

Cela jette un nouvel éclairage sur les énigmatiques voyages du maire Bourque dans l’empire du Milieu, toujours aux frais de la République populaire de Chine, qui n’a pourtant pas la réputation de faire des cadeaux (gratuits) à l’Occident, son ennemi juré.

Le croyez-vous, votre maire, quand il affirme que les Chinois sont impressionnés par notre modèle de gestion des déchets, pour justifier ses nombreuses escapades chez Mao? Un modèle qui consiste à recycler moins de 11 % de nos déchets, et à exporter le reste vers des mégadépotoires à la campagne?

C’est ça qui rendrait gaga les Chinois, eux qui ont inventé la poudre à canon et la boussole, et construit la Muraille de Chine? Ben voyons…

Extrait du guide pratique L’espionnage rendu facile:
«Leçon # 37: pour brouiller les pistes, faites le pitre et l’innocent en public. Par exemple, dites n’importe quoi aux médias.»

Des idées pour l’an 2000
Dès aujourd’hui, la Ville de Montréal offre en cadeau aux internautes un écran de veille (screen saver, en ontarien) aux couleurs du logo «Montréal 2000», afin que tous les citoyens du monde puissent célébrer avec nous l’arrivée de l’an 2000. En dormant sur l’ordinateur. Mais où vont-ils chercher tout cela?

http://www.ville.montreal.qc.ca/signatures/signaturesx.htm#cadeaux