Société

Accès gratuit à Internet

Voie d’accès

L’annonce du nouveau service d’accès gratuit à Internet offert par Branchez-vous www.branchez-vous.com arrive à point nommé. Et si les internautes décident d’adhérer au phénomène avec le même enthousiasme qu’en Europe, tout indique que certains fournisseurs paants d’ici risquent de sentir la soupe chaude…

Né en Grande-Bretagne, le mouvement d’accès gratuit a fait tout un ravage là-bas puisque le "freeserve" est déjà numéro un devant tous les autres fournisseurs d’accès. En France, deux fournisseurs d’accès se classent aussi tout juste derrière Wanadoo, de France Télécom. Au pas de l’oncle Sam, le géant AOL, numéro un de l’accès Internet, avec une vingtaine de millions d’abonnés, voit la concurrence sortir de partout: c’est qu’en deuxième position se trouve désormais un fournisseur d’accès gratuit, NetZero. Et c’est sans compter des entreprises oeuvrant dans d’autres secteurs qui veulent se servir de l’accès gratuit pour attirer des consommateurs sur leur site: K-Mart, MSNBC et The Simpsons (eh oui!), pour ne nommer que ceux-là.

C’est d’ailleurs dans cet esprit que Patrick Pierra, président d’Invention Média et éditeur du réseau de sites Branchez-vous, a choisi de lancer son service d’accès gratuit. "Nous ne sommes pas des fournisseurs d’accès, dit-il. Pour nous, l’accès Internet est un moen d’entrer en contact avec de nouveaux internautes et de promouvoir notre réseau de sites."

Pour réussir à offrir l’accès gratuit à Internet au Québec, Branchez-vous s’est associé avec 1stUp.com, une compagnie se spécialisant dans ce tpe de service aux États-Unis et au Canada. C’est pourquoi même si les contenus de Branchez-vous sont en français, ceux du logiciel d’accès de 1stUp.com sont toujours en anglais: "On avait le choix d’attendre que tout soit disponible en français de la première à la dernière ligne; mais on a cru que c’était un meilleur choix de proposer une version partiellement en français pour pouvoir lancer le service plus tôt, explique Patrick Pierra. Une fois que le logiciel est installé, qu’il soit en anglais ou en français, ça ne change pas grand-chose parce qu’il a très peu d’interaction avec le logiciel. Cependant, on travaille sur la francisation, et on espère que d’ici l’automne, le logiciel sera aussi offert en français."

Pour Patrick Pierra, l’accès Internet gratuit va aider le Québec à rattraper son retard de branchement. "La barrière financière est non négligeable pour expliquer ce retard. Les efforts récents du gouvernement (programme Brancher les familles) et l’accès gratuit sont autant de facteurs qui vont permettre d’accélérer la pénétration d’Internet au Québec."

Pub à pub
Pour financer ce tpe d’entreprise, les fournisseurs d’accès gratuit à Internet misent sur la publicité. Ainsi, une fois sur le Net, un bandeau publicitaire s’installe sur votre écran et restera tout le long de la navigation; essaez de fermer le bandeau, et on vous déconnecte. "Si quelqu’un préfère paer son accès pour ne pas avoir de publicité, c’est son choix, dit Patrick Pierra. Mais si les gens avaient le choix entre paer un dollar pour acheter le journal Voir sans publicité et avoir le journal Voir gratuitement avec de la pub, je suis pas mal certain qu’ils choisiraient la deuxième option. Et ce qui est vrai pour Voir est vrai pour TVA et pour Radio-Canada et l’ensemble des médias. Regardons ce qui s’est passé sur Internet: est-ce que le succès vient des sites dont le contenu est d’accès paant ou des sites dont le contenu est gratuit et qui sont financés par la publicité? La réponse est d’une évidence claire."

Et les Smpatico ou InfiniT pourraient-ils suivre cette tendance? "Un de nos avantages, c’est que nous sommes indépendants et que nous ne faisons partie d’aucun groupe médias ou de télécommunications. Pour ces derniers, ce serait un service plus facile à offrir en termes d’infrastructure, mais plus difficile en termes de cannibalisation de revenus, puisqu’ils obtiennent déjà d’importants revenus comme fournisseurs d’accès paant. AOL, par exemple, est entré dans le marché d’Internet gratuit sous le nom de Netscape Online, alors qu’AOL est paant. C’est effectivement toute une problématique pour les grands des télécoms."

Le service gratuit d’accès à Internet de Branchez-vous s’avère facile d’installation: en une quinzaine de minutes à peine, vous voilà prêt pour surfer gratuitement. Gratuit signifie cependant qu’il n’ a pas de service à la clientèle, et mes tests tendent à montrer que la connexion est un tantinet plus lente qu’avec mon fournisseur d’accès modem (56K) habituel. Et si vous voulez un service haute-vitesse, oubliez la gratuité: "Nous n’avons pas du tout l’intention d’offrir un service haute-vitesse, dit Patrick Pierra. Au contraire, on pense qu’un service comme le nôtre va servir d’entrée pour de nouveaux usagers, qui vont prendre goût et qui vont peut-être par la suite migrer vers des services d’accès paant haute-vitesse. Et ça va nous faire plaisir de vendre de la publicité à tous ces fournisseurs! On sera donc le seul fournisseur d’accès chez lequel d’autres fournisseurs d’accès vont pouvoir passer de la publicité."

Bab Brother
La chronique de la semaine dernière, portant sur les renseignements personnels des enfants sur le Net, a suscité quelques réactions, dont celle de Christiane Asselin, chef secteur jeunesse aux nouveaux médias de Radio-Canada. Nous écrivions que les sites jeunesse de Radio-Canada demandaient des renseignements personnels aux enfants. "On ne demande jamais des renseignements qui peuvent dévoiler l’identité de l’enfant, ni l’adresse postale, ni le numéro de téléphone ni même le nom au complet, se défend-elle. Dans le cadre de concours, nous demandons plutôt aux enfants un surnom, une adresse de courrier électronique, leur date de naissance et le nom de leur ville. Il nous est donc impossible d’identifier le jeune. De plus, si un jeune veut écrire une note dans un forum avec son nom au complet, nous ne l’acceptons pas."

Christiane Asselin soutient aussi que les responsables des sites jeunesse de Radio-Canada, contrairement à d’autres sites jeunesse, ne conservent aucune base de données sur leurs internautes: "Chaque fois qu’on fait un concours et que le jeune nous donne son courrier électronique, on jette toutes les informations. On ne construit pas de bases de données avec les informations que nous avons reçues."

Rendez-vous sur notre site Internet pour consulter des signets sur le sujet.