BloguesAngle mort

Informé jusqu’à l’indigestion

Montréal – 5 janvier 2010 – J’appelle cela une journée-zapping. Le genre de journée où l’on passe du coq à l’âne, d’un sujet à l’autre, jusqu’à l’indigestion cérébrale.

Aujourd’hui, pour La vie en vert, j’ai cherché des statistiques fiables sur l’achat local et sur la gourmandise énergétique des Québécois. J’ai discuté de l’Église de la Scientologie avec un de ses détracteurs et j’ai lu les déclarations scientologiques de France d’Amour, seule artiste québécoise ouvertement membre de cette secte. J’ai aussi lu le billet de Lisée sur « l’axe Desmarais/Sables bitumineux/Commentateurs de La Presse ». Je suis passé à travers les biographies de quatre nouveaux centenaires. J’ai lu dans le magazine Sciences et Avenir un entretien avec le démographe Hervé Le Bras, qui soutient qu’il faut se méfier des prophètes de malheur qui prétendent que les ressources de la Terre auront du mal à soutenir longtemps la croissance de la population mondiale. J’ai lu en diagonale un article sur la gentillesse (dans Le Devoir). J’ai aussi lu en diagonale un article envoyé par un lecteur de ce blogue à propos du pouvoir insoupçonné de la pensée négative. Et j’ai lu encore plus en diagonale ma circulaire RONA. J’ai pondu quelques pages du quatrième tome de ma série de romans. J’ai pris un café avec mon successeur au magazine Le Trente, Jonathan Trudel (très sympathique). J’ai lu un article du Figaro sur le « suicide » virtuel et j’ai passé une bonne demi-heure à réfléchir à ce que je pourrais bien dire à cette table ronde du Salon du livre de l’Outaouais où l’on m’a invité pour débattre de cette question : Existe-t-il une littérature jeunesse engagée?

Bref, je termine la journée la cervelle éreintée, en me demandant si ce tsunami d’informations que je reçois en pleine gueule chaque jour en vaut vraiment la peine…

Et c’est alors que je tombe sur cette réflexion du journaliste français Jean-Paul Kauffmann. Pour la petite histoire, le type a été otage au Liban du 22 mai 1985 au 4 mai 1988. Plus tard, il dira :

« J’ai perdu trois années de ma vie, mais rien perdu fondamentalement quant à la marche du monde. Quand je pense aux kilos d’informations parues en mon absence, et que j’ai ratées, je constate en fait que je n’ai rien raté. Je découvre qu’on peut très bien se passer de journaux sans être déconnecté du monde. »

 À méditer.

*Image trouvée sur le blogue de Steve Boudrias.