BloguesAngle mort

Artiste obligé

Montréal, 6 janvier 2010 – Grand jour aujourd’hui : je suis officiellement un artiste.

Après trois avis de convocation, l’Union des artistes (UDA) aura finalement réussi à m’attirer à une réunion d’information obligatoire pour les nouveaux membres. J’étais mieux d’y aller, car la prochaine étape, si j’en crois le dernier avis, c’était le « comité d'éthique ».

Scoop : une autre que moi est officiellement artiste aujourd’hui, Béatrice Martin alias Coeur de pirate.

Ainsi donc, je suis un vrai artiste, avec un REER d’artiste, une assurance collective d’artiste, une indemnité de congé d’artiste et un numéro d’artiste.

Le gars qui jouait dans Bach et Bottine et qui se trouve à être le président de l’UDA m’appelle maintenant son « camarade ».

De plus, j’ai la possibilité, désormais, de participer aux castings publicitaires (ce qui me comble de joie puisque j’aspire depuis longtemps à remplacer Élyse Marquis en tant que porte-parole des vadrouilles Swiffer).

Sincèrement, je ne comprends toujours pas pourquoi des gars comme moi sont forcés d’adhérer à l’Union des artistes. Je n’ai rien contre l’organisation. C’est un syndicat qui a obtenu des gains pour les artistes et tout ça. C’est une belle gang. Mais ce n’est pas la mienne.

J’ai été contraint de payer des cotisations à l’Union des artistes parce qu’un producteur de télévision a voulu que je devienne chroniqueur dans son magazine de services.

Il n’y a pas grand-chose d’artistique là-dedans, entendons-nous. Pas grave. Tu mets ta face devant un kodak? T’es un artiste, mon gars, que tu le veuilles ou non.

Je n’ai rien contre les luttes de l’Union des artistes, seulement j’aurais aimé pouvoir adhérer à ces luttes de mon plein gré. J’ai toujours entretenu ce malaise envers les syndicats : quand on est forcé d’être solidaire avec ses camarades, il me semble que ça tue la noblesse de l’idée, non?