BloguesAngle mort

Le manger d’icitte

Sur son blogue « granos urbaines » logé chez Cyberpresse, Sylvie Saint-Jacques critiquait la semaine dernière une pub télé de Lafleur.

On y voit une femme absorbée par son Blackberry dans une réunion de famille, jusqu’à ce que sa mère la ramène à la réalité en mettant un jambon sur la table. Morale du message : «Parce qu’on aime partager les vraies saveurs d’ici, voici un vrai jambon à la bière au miel Boréale. Authentique de Lafleur : c’est si bon d’être Québécois»

Tel que relaté sur le site Marketing QC, Sylvie Saint-Jacques a dénigré la publicité du jambon à la Boréale, « qui véhicule selon elle une vision passéiste de la société et fait de cet aliment un emblème de la gastronomie québécoise. «Si c’est ça être Québécois, je réclame la nationalité montréalaise », concluait-elle. »

La plupart de ceux qui ont commenté ce billet y sont allés d’une salve contre ce qui aura été interprété comme un mépris de la bouffe de chez-nous.

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Après des années à triper sur la bouffe du monde, à apprendre à rouler des sushis comme les japonais, à connaître par coeur le nom des mets thaï, à saupoudrer du cari partout et à importer la majeure partie de notre garde-manger de l’autre bout du monde, on a oublié qu’on est des gens du Nord.

Eh bien, je vous l'annonce: la cuisine du monde, c’est out.

La cuisine nordique, par contre, c’est drôlement in.

Pour les Québécois, un menu nordique est le choix le plus naturel, le plus écolo, et ce serait même meilleur pour notre santé.

J’ai lu ça dans le magazine Châtelaine de ce mois-ci (ben oui, je lis Châtelaine en cachette, pis?)

On y parle du menu scandinave, qui s’adapte beaucoup mieux à la réalité québécoise que le régime méditerranéen.

Le régime scandinave redécouvre les vertus des légumes-racines ou de la viande de gibier. On met à profit l’huile de canola et les céréales indigènes des pays nordiques (l’orge, l’avoine, le sarrasin). Tout ce qui se trouve pas loin d'ici, donc.

Et l’article se conclut ainsi :

« Manger nordique devient un projet de société axé sur la protection de l’environnement, la simplicité, l’utilisation de produits frais, l’autosuffisance alimentaire et le soutien à l’agriculture locale. »

Moi, ça me parle.