Quand je parle de mon amour pour Bryan Adams à qui veut bien l’entendre, la plupart du temps, je reçois un regard de travers: «Ryan Adams, non? Pas Bryan?»
Pffff. Du pur snobisme. (Je blague, je blague et je vous aime pareil.) Non, non, BRYAN. Everything I Do, Heaven, etc. C’est le plus cool des rockeurs canadiens issus des années 1980, bon. Et hier soir au Centre Bell, c’était justement une soirée des plus nostalgiques. Bryan Adams célébrait les 30 ans de son album culte Reckless. Il y revient ce vendredi 27 février pour une seconde date.
Ç’a été un retour dans le passé très généreux: il n’y a pas eu de première partie et le chanteur y est allé d’une vingtaine de chansons. La première partie du concert était consacrée à Reckless, aux chansons bien connues telles que Kids Wanna Rock, Run To You, Heaven – sur laquelle j’ai été jalouse des quelques spectateurs qui en ont profité pour danser un slow – et, bien sûr, ma chanson de karaoké par excellence, Summer of ’69. Il y a aussi eu Boys Night Out, chanson peu mémorable enregistrée pour Reckless mais qui n’a pas été retenue sur le disque. Un début de spectacle entre rock n’ roll et ballades bien senties, donc. Bryan était en grande forme – un peu moins que cet été sur les Plaines, par contre, je dois dire – et a démontré une super complicité avec son guitariste Keith Scott qui, à 60 ans, a toujours l’énergie et le charisme d’un jeune premier. Celui-ci y est d’ailleurs allé de tout un solo de guitare sur It’s Only Love.
Après cette première partie somme toute fort plaisante consacrée à Reckless, le registre est devenu un peu aléatoire et ça tombait parfois à plat, malheureusement. On dirait que la soirée a perdu son momentum à un certain moment, mais le rythme reprenait dès qu’une pièce plus connue était livrée.
À 55 ans, Bryan Adams peut se targuer d’offrir un rock qui est toujours aussi rassembleur après toutes ces années, malgré une foule relativement peu énergique hier soir. Sa voix de rockeur a vieilli, certes, mais reste très convaincante sur des pièces comme Let Me Down, Straight From The Heart. J’aurais préféré, toutefois, qu’il laisse tomber Je suis là, me voilà (Here I Am) pendant le rappel. C’était plutôt pénible vocalement parlant.
Voilà. J’ai vu Bryan Adams en spectacle deux fois en huit mois, quand même.