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Le vote stratégique ? Hum…

Qui suis-je, moi Venise Landry, pour parler de vote stratégique ? Je m’interroge, tourne la question de tous les côtés.

C’est la première élection où ça me frappe à ce point : ce serait maintenant à nous, électeurs, de veiller à la stratégie ! Personnellement, ma tendance est de laisser cette responsabilité aux stratèges, vous savez ces personnes qui sont affectées, formées, spécialisées pour cette tâche.

Vous imaginez ma surprise de voir un de mes maîtres à penser, Jean-François Lisée nous prier de voter stratégiquement dans ce vidéo. Je le précise tout de suite, mon vote est déjà dans l’urne (vote par anticipation) et il est allé pour le Parti Québécois, par conviction. Une personne très près de moi n’a pas voté pour le Parti Québécois, même si elle a hésité puisqu’on la priait d’être « stratégique ». Cette personne a finalement voté Québec Solidaire, par conviction. Si Québec Solidaire n’existait pas, elle aurait certainement voté pour le Parti Québécois, mais justement, on ne peut pas faire comme si ce Parti rempli de bonne volonté et de bonnes idées n’existait pas.

Je suis effarée d’entendre cet appel par madame Marois, cette presque supplication de faire preuve de stratégie. Il y a une logique qui ne fonctionne pas avec moi de laisser entendre que c’est  « gaspiller » son vote que de voter pour un autre parti que le parti le plus fort (le PQ), le plus en avance des partis souverainistes (le PQ). Ça équivaut pour moi à traiter « Québec Solidaire » de trop petit. On n’est jamais trop petit pour grandir et à ne pas oublier que chacun des votes pour le Québec Solidaire donne de l’argent dans la Caisse du Parti. Et comme on le sait l’argent, c’est le nerf de la guerre…. pour grandir.

En plus, cette stratégie me semble avoir peu de chance d’être efficace. Je n’imagine aucun chorégraphe assez majestueux et grandiose pour mener cette danse de votes à la bonne place dans le bon comté. La stratégie, c’est avant qu’il fallait l’avoir. Il paraitrait qu’il y a eu des approches de QS et PQ, de ne pas se nuire. Et puis, au bout du compte, ces négociations stratégiques ont échouées. Et on nous demande à nous, les électeurs, de combler cet échec.

Autre chose, je crois que le Parti Québécois se « rapetisse » en dévoilant cette inquiétude. La course se jouant à deux partis maintenant (ce n’est pas moi qui le dit, c’est Vincent Marrissal) alors quand le PQ nous demande de ne pas le laisser en état minoritaire, il n’est, à mon avis, pas stratégique du tout. Il envoie l’image qu’il a besoin d’aide, et pour moi, c’est la pire des images à envoyer.

Votez selon votre conviction ! À vous, à nous de choisir !

Et moi, comme ces hommes de bonne volonté, j’ai choisi de faire éclater le plafond de verre.