Vie

MU : Renaissance MU

Le nouvel organisme MU ne se contente pas de faire faire des murales urbaines. Il a l’ambition de les promouvoir comme vecteur de développement social.

Peindre la ville est devenu un moyen de la rendre plus belle. Les graffiteurs se reconvertissent en muralistes. On agrémente nos murs et nos trottoirs de fresques colorées (cf. les bannières de la rue Ontario en début d’année ou, cet été, les échiquiers de Roadsworth sur la place Émilie-Gamelin). L’ennui, c’est que toutes ces initiatives, si méritoires soient-elles, ne semblent pas s’ancrer dans des projets à long terme et, à ce titre, n’aident pas une revitalisation durable d’un secteur particulier de la ville.

Pourtant, depuis cet été, un nouvel organisme à but non lucratif se démarque. MU veut faire "muer" la ville pour troquer ses murs gris contre des murales lumineuses qui permettraient non seulement de soutenir les artistes locaux, mais aussi la revitalisation d’un quartier.

C’est lors d’un séjour à Philadelphie, alors qu’elle est en tournée avec le Cirque du Soleil, qu’Elizabeth-Ann Doyle, l’une des deux fondatrices de l’organisme, découvre l’impact artistique et social de la murale. Depuis plus de 20 ans, le Mural Art Program de la métropole américaine a permis la création de quelque 2700 murales. Or, non contentes de constituer une véritable galerie in situ en promouvant les artistes locaux, ces fresques urbaines agissent en véritables catalyseurs d’énergies locales en mobilisant la participation des membres des communautés locales autour de projets communs.

Le premier projet de MU portait, en août, sur la réalisation d’une murale sur les murs du centre communautaire René-Goupil (Pie-IX et 47e avenue) par l’artiste Yannick Picard. À l’instar de ce qui se fait à Philadelphie, l’organisme montréalais s’est associé à différents acteurs locaux afin que les jeunes du quartier soient initiés à l’art mural. Dans le même esprit, un deuxième projet verra le jour prochainement sur un mur des habitations à loyers modérés des Érables, au bord de l’autoroute métropolitaine.

D’ici là, on pourra aller admirer la murale de l’artiste Hélène Fleury, inaugurée il y a peu par Mu. Cette allégorie nocturne agrémente le mur de la terrasse du bar Le Quartier Latin, sur la rue Ontario. Ce dernier projet est le fruit d’un partenariat de trois ans avec la Société de Développement du Quartier Latin, ce qui annonce de nombreuses autres murales dans le secteur…

www.mu-art.ca