Vie

Centre-ville : Volcan tranquille

On l’oublie souvent: à part des hommes en complet, des étudiants, des shopaholics, des touristes et des itinérants, il y a au centre-ville des résidants.

"S’il y a une vie de communauté ici, on ne la sent pas, avoue Stéphanie Delisle, qui habite, avec son conjoint, un condo aux abords du métro Lucien-L’Allier. Il y a tant de monde qui passe par ici, c’est rare que tu tombes deux fois sur la même personne." Qu’à cela ne tienne, malgré la vie sémillante et éclatée du centre-ville, le premier détail qui vient à l’esprit de la résidante lorsqu’elle parle de sa rue Versailles, c’est… la tranquillité. L’atmosphère qui y flotte est à mille lieux de celle de la rue Sainte-Catherine, pourtant à trois minutes de marche. "Je suis certaine que les gens qui passent dans le coin tous les jours ne croient pas que ça existe. Notre rue est remplie d’arbres, et c’est super calme. Plusieurs pensent qu’habiter au centre-ville signifie vivre dans le bruit. Nous, ce qu’on entend, c’est surtout les oiseaux!" Énigme et confusion. Est-ce calme ou non, le down town? "C’est tout à la fois! C’est pourquoi j’aime mon quartier. Quand ça nous tente de bouger, de sortir, tout est à côté: les bars, les festivals, etc. Et quand on en a marre, on va se promener sur la piste cyclable du canal de Lachine et on revient chez nous, où c’est super paisible."

PROMENADE DE QUARTIER

Un truc pour avoir une vie de quartier quand on a une surdose d’options: se la fignoler soi-même, au gré de ses humeurs. Le dimanche matin, Stéphanie et son copain aiment bien aller au restaurant Les Deux Olives, rue Notre-Dame, récemment nommé "commerce de la semaine" par Créativité Montréal. "C’est nouveau dans le coin et ça fait du bien. Car s’il y a plein de condos ici, il n’y a pratiquement pas de restaurants, à moins évidemment d’aller sur Sainte-Catherine. C’est un endroit où l’on se sent dans un restaurant très chic, tellement c’est beau. Mais ça reste un simple petit resto de quartier: sympathique avec de la bonne bouffe."

En ces jours d’automne, quand l’envie d’une séance intensive de "popote maison" l’assaille, Stéphanie Delisle se rend bien sûr au Marché Atwater. Mais pour les courses quotidiennes, elle trouve tout ce qu’elle veut au Marché Mourelatos, campé face au Faubourg Sainte-Catherine. "Ça ressemble à une épicerie ordinaire, sauf qu’elle déborde de produits multiculturels, surtout méditerranéens."

Assurément, le centre-ville est un endroit dangereux pour les accros du shopping. Notre résidante, qui semble quant à elle assez équilibrée, se rend de temps à autre à la boutique Influence U, sur Sainte-Catherine Ouest. "J’y vais pour baver un peu… c’est cher, mais le linge est vraiment beau. Chaque fois que je rentre là, je m’en tape les doigts." Cela dit, elle a récemment découvert une autre boutique, tout aussi épatante, Supstante. "C’est situé un peu plus à l’ouest, dans un local beaucoup trop petit pour le grand choix qu’il y a. J’aime l’endroit surtout pour le proprio. Il est toujours là et il propose des morceaux incroyables, que tu n’aurais jamais vus par toi-même." Question d’être belle, dans de beaux vêtements, elle visite Chung, esthéticienne au salon Éléments Maison de Beauté, angle Guy et René-Lévesque. "Elle est super compétente, rapide et elle ne te raconte pas sa vie. L’ambiance est agréable et relaxe. Quand je veux me payer de bons soins, c’est là que je vais." Pour les soirs de bringue? "Il n’y a pas que Crescent au centre-ville, insiste-elle. Mon copain et moi avons découvert le café Segafredo Zanetti sur Sainte-Catherine Ouest. On y va les jeudis soir, il y a de supers DJ live, des groupes électro-jazz. Il n’y a pas de piste de danse, mais ça dégénère souvent, et les gens se font aller partout!"

NOTRE CONDO AU CENTRE-VILLE

C’est dans un condo sur deux étages que vivent Stéphanie Delisle et Marcello Souhami, situé à l’angle des rues Versailles et Saint-Jacques. Chaque pièce y a sa fenêtre. Du coup, la lumière du soleil se marie bien avec la décoration, composée en grande partie d’objets ramenés lors de leurs nombreux voyages. Fana de design, Stéphanie Delisle ne laisse pas entrer pour autant n’importe quoi chez elle. "Je ne ramasse pas des trucs juste parce que je les trouve beaux. Les objets ou les meubles doivent me raconter une histoire. Les meubles chez moi sont significatifs. Par exemple, notre table de cuisine est une ancienne grande porte en bois que mon père a modifiée, à laquelle il a fixé des pieds en inox."

Sa pièce favorite? "La terrasse! Elle est très grande, j’ai un arbre, des fraisiers, des plantes… J’ai jardiné tout l’été et je suis en plein centre-ville!"