Vie

Chih-Chien Wang : Nid urbain

Il est des havres naturels; il en est d’autres inattendus. C’est le cas du Nid, de Chih-Chien Wang, une installation qui modifie la perception de notre environnement urbain.

Chih-Chien Wang est un photographe qui aime prendre des objets du quotidien pour les mettre à nu. Photographiés hors contexte ou sous un angle inusité, ils prennent alors un sens nouveau, deviennent métaphoriques. Une orange coupée devient organique, une prune abandonnée dans une assiette évoque une plaie ouverte.

À l’occasion du Mois de la photo à Montréal, Chih-Chien Wang a voulu explorer de façon différente le phénomène de mutation de nos perceptions. Sous le viaduc Rosemont, il a monté un espace clos, Le nid, fait de cartons empilés les uns sur les autres. Au-dessus, des microphones, installés sur le pont, captent les vibrations et les bruits occasionnés par les voitures qui y passent. À l’intérieur du Nid, les sons captés sont reproduits tels quels. Pourtant, lorsqu’on pénètre dans cette boîte peu accueillante, avec ses murs blafards et sa pelouse d’un vert synthétique, les sons de la ville prennent une tonalité étrange. On croirait entendre le bruit de vagues se brisant doucement sur une plage déserte ou bien celui du vent. On ne se sent plus en ville, mais dans une bulle d’un ailleurs ni pire ni meilleur; simplement différent.

Ce jeu des perceptions est au centre de la démarche créative de Chih-Chien Wang. Comme il le souligne, "le processus de création de cet espace s’apparente à ma méthode de travail en photographie. Je récupère des objets trouvés, puis les transforme en autre chose de façon à ce que le sens initial de l’objet soit perdu. Bien que l’objet ainsi créé soit abstrait, il conserve certains aspects de son apparence de départ."

Originaire de Taiwan, Chih-Chien Wang vit à Montréal et travaille principalement avec la photo et la vidéo. Sa pratique témoigne de préoccupations relatives à l’environnement personnel et les expériences au quotidien, à l’environnement urbain et les différences culturelles. Son travail a été présenté dans plusieurs pays. Il a récemment terminé une résidence au El Basilisco, à Buenos Aires.

Le nid, de Chih-Chien Wang, installation
Jusqu’au 7 octobre 2007
Au parc sans nom (entre Saint-Laurent et Clark, et entre Arcade et Rosemont)