Vie

Mélanie Vincelette, éditrice et auteure : De l'amour des vieilles choses

Quartier général: Le local de la maison d’édition Marchand de feuilles que fondait Mélanie Vincelette il y a dix ans est situé dans l’entretoit d’anciens entrepôts de potasse ayant longtemps appartenu aux Soeurs grises. "C’est un endroit magique. Avec tous les objets qu’on a trouvés ici, le décor, l’histoire… Je vois souvent Marchand de feuilles comme un cabinet de curiosités, justement, et ce lieu lui convient parfaitement. On a appris à ne plus se cogner la tête! (rires)"

Lieux d’écriture: "Très jeune, j’aimais écrire dans l’établi de mon père. Entre l’étau et le téléphone à roulette, j’aimais que ce lieu ne soit pas déjà investi d’une beauté littéraire ou d’une chose à raconter, c’était comme une page blanche pour moi. Aujourd’hui, j’ai un vieux fauteuil en brocart vert lime que j’ai acheté au Village des valeurs! Je l’ai depuis très longtemps, il est élimé sur les accoudoirs et un spring ronge mon plancher. C’est vraiment une laideur, mais je n’arrive pas à m’en départir! C’est là que j’écris, je ne peux pas faire autrement", raconte celle qui "songera bientôt" à mettre un point final à son prochain livre.

Lieux d’évasion: "Je fais du jogging sur le canal de Lachine, c’est comme une méditation. À mon retour, je note quatre, cinq trucs auxquels j’ai pensé, parce que mes personnages me suivent. Le canal de Lachine, c’est un endroit un peu comme l’établi ou le fauteuil… empreint d’une certaine bizarrerie…"

Parmi les vivants: "Je n’écris pas en voyage parce que je suis comme une éponge, tout devient littérature en moi. Ma routine est autour du bureau, du canal de Lachine et de chez moi. Je ne suis pas un écrivain de cafés. J’affectionne plutôt les lieux petits, fermés et coupés du monde."

Montréal, ma ville: "Je me trouve chanceuse de vivre dans le Vieux-Montréal depuis dix ans. Ça se transforme beaucoup ici. Avant, c’était délabré, les espaces étaient vacants. Habiter le Vieux-Montréal, c’est comme habiter dans un lieu historique, mais aseptisé. On évolue beaucoup parmi les touristes. Je suis casanière, alors quand je sors de mon quartier, j’ai souvent l’impression d’être touriste dans ma propre ville. Je découvre constamment des choses magnifiques."

Mélanie Vincelette sera au Salon du livre de Montréal pour présenter Le Géranium, qu’elle cosigne (sous le nom de Mélanie Tellier) avec l’illustratrice Melinda Josie. Ce livre vient d’être récompensé du prix TD.